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Epidémie

Chikungunya à La Réunion : pourquoi la vaccination change-t-elle de cap ?

Alors que l'épidémie sévit toujours, "trois événements indésirables graves" ont poussé les autorités à suspendre la vaccination contre le chikungunya pour les seniors à La Réunion et Mayotte, à quelques exceptions près.

Chikungunya à La Réunion : pourquoi la vaccination change-t-elle de cap ? Kitsawet Saethao / istock




L'ESSENTIEL
  • A la suite de trois événements indésirables graves, dont un décès, les autorités ont suspendu la vaccination contre le chikungunya avec le vaccin Ixchiq pour les personnes de 65 ans et plus à La Réunion et Mayotte.
  • Le vaccin reste toutefois recommandé pour les 18-64 ans présentant des comorbidités, alors que l'épidémie reste stabilisée à un niveau élevé sur l'île.
  • Ce changement illustre l'importance de la pharmacovigilance pour adapter la stratégie vaccinale en fonction des risques.

Un tournant inattendu dans la lutte contre l’épidémie de chikungunya dans l’océan Indien, qui a déjà fait neuf morts. Le ministère de la Santé a annoncé, samedi 26 avril, le retrait des personnes de 65 ans et plus de la campagne de vaccination avec le vaccin Ixchiq à La Réunion et à Mayotte. En cause : "trois événements indésirables graves", dont un décès.

Un vaccin prometteur remis en question

La vaccination, lancée début avril face à l'épidémie galopante, visait à protéger les plus vulnérables. Mais le 23 avril, deux cas d'effets secondaires graves ont été signalés, suivis d'un troisième le 25 avril. "Deux personnes ont présenté des symptômes similaires à ceux d'une forme grave de chikungunya quelques jours après" avoir reçu le vaccin, précise le ministère de la Santé. L'une est décédée, et la troisième est sortie d'hospitalisation.

Ces incidents concernent des patients de plus de 80 ans avec comorbidités. Grâce au "dispositif de pharmacovigilance renforcé", ces cas ont été détectés rapidement. Mais devant la gravité de la situation, la Direction générale de la Santé (DGS) a saisi en urgence la Haute Autorité de Santé (HAS) pour réévaluer l'utilisation du vaccin.

Le vaccin Ixchiq, développé par le laboratoire Valneva, est le premier contre le chikungunya à avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe. Avant même les premiers signalements, l'agence du médicament avait mis en place, le 17 avril, "une surveillance renforcée d'éventuels effets secondaires post-vaccination".

"Compte tenu de la gravité de ces événements, [...] les autorités sanitaires ont décidé de retirer sans délai les personnes de 65 ans et plus présentant ou non des comorbidités", a confirmé le ministère ce samedi.

Une épidémie toujours menaçante

À La Réunion, l'épidémie de chikungunya, virus transmis par le moustique tigre qui provoque de fortes fièvres et d’intenses douleurs articulaires, reste préoccupante, bien que "stabilisée à un haut niveau" selon les autorités. Depuis le début de l’année 2025, neuf décès ont été recensés chez des personnes âgées de plus de 70 ans présentant des comorbidités, et 26.000 cas confirmés à la mi-avril, soit environ 18 % de la population d'après certaines estimations.

La vaccination reste ouverte pour les 18-64 ans avec comorbidités. Mais cet ajustement souligne la nécessité de concilier urgence sanitaire et sécurité vaccinale. Il rappelle aussi l'importance de la pharmacovigilance, essentielle pour détecter et corriger rapidement d'éventuels risques.

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