- La metformine est un médicament utilisé pour soigner le diabète.
- Une étude sur des souris montre qu'il pourrait prévenir la leucémie aiguë myéloïde.
- Le traitement ralentit la croissance des cellules sanguines précancéreuses.
La leucémie aiguë myéloïde (LAM) est une maladie difficile à traiter. Ce cancer du sang agressif est lié à la propagation de cellules sanguines immatures dans la moelle osseuse. Dans la revue Nature, des scientifiques ont mené une étude sur des souris au cours de laquelle ils ont découvert que la metformine, un médicament contre le diabète, pouvait prévenir la maladie chez les personnes à haut risque.
Leucémie aiguë myéloïde : la metformine bloque la croissance des cellules cancéreuses
"Grâce aux progrès récents, les personnes à haut risque de LAM peuvent être identifiées des années à l'avance grâce à des analyses de sang et d'ADN sanguin, mais il n'existe aucun traitement adapté pour les empêcher de développer la maladie", précisent les auteurs dans un communiqué. Avec leurs travaux, ils ont voulu vérifier s’il était possible de prévenir la progression des cellules souches sanguines anormales vers la pathologie. Ils se sont intéressés à la modification génétique la plus fréquente, qui affecte un gène appelé DNMT3A : elle est responsable de 10 à 15 % des cas de LAM.
L'équipe a examiné des cellules souches sanguines de souris avec les mêmes modifications du gène DNMT3A que celles observées dans les cellules précancéreuses humaines. Grâce à une technique de criblage pangénomique, ils ont découvert qu’elles dépendent du métabolisme mitochondrial. Ils ont alors testé des médicaments ciblant les mitocondries, dont la metformine. Celle-ci a ralenti considérablement la croissance des cellules sanguines porteuses de la mutation chez la souris. "D'autres expériences ont également montré que la metformine pourrait avoir le même effet sur les cellules sanguines humaines porteuses de la mutation DNMT3A", notent les chercheurs. Dans une seconde partie de leurs travaux, les scientifiques ont examiné les informations médicales de 412.000 volontaires, issues d’une base de données. Ils ont constaté que les personnes prenant de la metformine étaient moins susceptibles de présenter des modifications du gène DNMT3A.
Des études supplémentaires pour confirmer l'intérêt de la metformine
"La metformine est un médicament qui affecte le métabolisme mitochondrial, et ces cellules précancéreuses ont besoin de cette énergie pour continuer à se développer, précise le Dr Malgorzata Gozdecka, chercheuse au Cambridge Stem Cell Institute et autrice principale de l'étude. En bloquant ce processus, nous empêchons les cellules de se développer et de progresser vers la LAM, tout en inversant d'autres effets du gène DNMT3A muté." L’un des avantages de ce traitement est que sa sécurité a déjà été démontrée. D’autres essais seront menés prochainement sur des personnes porteuses de la modification du gène DNMT3A, avec un risque accru de LAM, afin de vérifier son efficacité dans la lutte contre la LAM.



