- Face à l’explosion des cas de chikungunya à La Réunion, l’île Maurice impose dès le 9 avril un test PCR négatif aux voyageurs réunionnais, accompagné de contrôles sanitaires renforcés.
- Sur fond de pic épidémique attendu mi-avril, La Réunion lance une campagne de vaccination ciblée et active son plan blanc pour renforcer ses capacités hospitalières.
- Cette mobilisation régionale vise à limiter la propagation du virus dans l’océan Indien, où plusieurs cas sont déjà signalés à Mayotte, Maurice et Rodrigues.
Faut-il craindre une propagation régionale ? Face à une flambée du chikungunya à La Réunion, la république de Maurice prend les devants. Dès le 9 avril, toute personne arrivant sur l’île Maurice ou à Rodrigues depuis l'île voisine devra présenter un test PCR négatif au virus, réalisé dans les 48 heures avant le départ. Une mesure inédite, destinée à protéger la santé publique dans l'ensemble de la région sud-ouest de l'océan Indien.
Des contrôles renforcés aux frontières
En plus du test PCR, les passagers pourront être soumis à une série de contrôles sanitaires : questionnaire sur leur état de santé, justificatifs de voyage, et communication de leurs coordonnées personnelles pour un suivi épidémiologique. Si les citoyens mauriciens, les membres d’équipage et les voyageurs en transit sont exemptés, tous les autres devront se plier à ces exigences. Ces restrictions seront en vigueur du 9 avril au 8 mai 2025. Les autorités mauriciennes affirment qu'il s'agit d'un acte de "prévention responsable" dans un esprit de "solidarité régionale".
L'île de La Réunion fait aujourd’hui face à une circulation intense du chikungunya : le virus touche désormais plus de 6.000 personnes par semaine, près de 20.000 ont été recensées positives depuis le début de l’année, et deux personnes âgées en sont récemment décédées. Alors que le pic épidémique est attendu pour mi-avril, les autorités locales ont activé, vendredi 4 avril, le plan blanc sanitaire, un dispositif qui permet notament le rappel des personnels soignants et la mobilisation de ressources supplémentaires. Celui-ci n’avait pas été activé depuis 2022, lors de la crise du Covid-19.
Une vigilance régionale
Autre mesure phare : le lancement, ce lundi 7 avril, de la campagne de vaccination avec les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq, premier vaccin approuvé contre le chikungunya. Réservé dans un premier temps aux personnes les plus à risque, à savoir les plus de 65 ans avec comorbidités, ce vaccin sera disponible gratuitement en pharmacie sur prescription médicale. L'objectif est clair : protéger les plus vulnérables avant le pic de l'épidémie.
La Réunion n’est pas un cas isolé. Des cas ont été signalés à Mayotte (12), à Maurice (26 dont 7 importés) et à Rodrigues (3 dont 2 importés). Dans ce contexte, les mesures de prévention visent à freiner une propagation régionale. L'île Maurice entend appliquer ces restrictions pendant un mois, mais la situation sanitaire reste à surveiller de près.