ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Endométriose : “la préservation de la fertilité est une sorte d’assurance tous risques”

Semaine de sensibilisation à l'endométriose

Endométriose : “la préservation de la fertilité est une sorte d’assurance tous risques”

Par Alexandra Wargny Drieghe

Si la grossesse ne vient pas spontanément, quelles alternatives sont proposées à ces femmes souffrant d'endométriose ? Devraient-elles faire vitrifier leurs ovocytes ? Le Dr Érick Petit, médecin spécialiste de l’endométriose, nous dit tout.

Travailleur de laboratoire génétique étudiant des embryons avant cryoconservation - yacobchuk/Istock
Pour faire un bilan de fertilité, il faut avoir d'abord essayé de tomber enceinte naturellement pendant un an, avec des rapports spontanés fréquents (au moins 3 par semaine).
Un bilan de fertilité complet permet de confirmer le diagnostic d’infertilité et de trouver la cause de cette infertilité. “Il ne faut pas non plus oublier un bilan du conjoint, il faut faire une étude du spermogramme”, ajoute le médecin.
Aux patientes atteintes d’endométriose sévère, désireuses d'avoir un jour un enfant, mais actuellement sans projet à court terme, le spécialiste leur conseille de faire congeler des ovocytes avant 35 ans.

Qu’elle souffre ou non d’endométriose, lorsqu’une femme présente une hypofertilité, c’est au bout d’un an qu’elle peut demander une assistance médicale à la procréation. “Au bout d’un an d’essais avec des rapports spontanés fréquents, c’est-à-dire au moins 3 par semaine, qui n'aboutissent pas à une grossesse, il faut commencer à faire les investigations”, explique le Dr Érick Petit, président de RESENDO, réseau ville hôpital endométriose.

FIV : “c’est la technique de référence pour l’endométriose”

Un bilan de fertilité complet permet de confirmer le diagnostic d’infertilité et de trouver la cause de cette infertilité. “Il ne faut pas non plus oublier un bilan du conjoint, il faut faire une étude du spermogramme”, ajoute le médecin.

Pour la femme, les examens sont divers. “Si on constate que les trompes ne sont pas dilatées sur les examens d’imagerie usuels, qui sont l'échographie pelvienne endovaginale et l’IRM, on fait une hystérosalpingographie, un examen radiologique classique permettant de vérifier si les trompes sont perméables. Une fois que l’on a fait cela, on suggère le plus souvent à la femme de faire ce qu’on appelle une fécondation in vitro : c’est la technique de référence pour l’endométriose, éventuellement associée à l’ICSI [Injection Intracytoplasmique de spermatozoïde, ndlr] quand il y a des problèmes de spermogramme authentifiés au préalable.

Dans certains cas, lorsque la patiente présente des douleurs trop intenses qui ne lui permettent pas d’avoir des rapports sexuels, il est possible d’opérer. “On le fait de moins en moins, mais il est parfois nécessaire d’opérer certaines patientes qui présentent des formes plus sévères anatomiquement et très handicapantes sur le plan de la douleur”, et pour lesquelles les prises en charge médicale et paramédicale ne sont pas suffisantes.

Vitrification des ovocytes : “il faut le faire impérativement avant 37 ans”

Le médecin souhaite également rappeler aux femmes désireuses d'avoir un enfant que, après 35 ans, la réserve ovarienne folliculaire diminue régulièrement. “Donc chez les patientes atteintes d’endométriose, surtout si elle est sévère, qu’il y a déjà eu plusieurs opérations, ou qu’il y a des cristaux ovariens bilatéraux, qui sont autour de la trentaine et qui n'ont pas de conjoint, on peut faire ce qu’on appelle la préservation de la fertilité. C’est important, c’est une sorte d’assurance tous risques. On prélève les ovocytes et on les congèle de façon à en avoir au moins 15.” Pour parvenir à récupérer ce nombre minimal, il faut parfois deux à trois séances de stimulation.

Il faut idéalement le faire avant 35 ans, et il y a une longue liste d’attente pour s’inscrire dans les centres agréés de PMA. En Île-de-France par exemple, elle est déjà autour de deux ans.... Donc il ne faut pas trop tarder parce qu’il faut le faire impérativement avant 37 ans.

L’interview complète du Dr Érick Petit dans Question aux Experts est à retrouver sur notre chaîne YouTube :