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Infectiologie

Mycoplasma pneumoniae : vers une "stabilisation" des cas

Par Sophie Raffin

Les infections à Mycoplasma pneumoniae - dont l’incidence avait fortement augmenté au cours des derniers mois - semblent aller vers une "stabilisation ou diminution" des indicateurs sanitaires, selon le dernier bilan de Santé Publique France.

i-am-helen/istock
Après plus de trois années à un niveau très bas de circulation dans le contexte de la pandémie de Covid-19, une recrudescence des infections à Mycoplasma pneumoniae a été enregistrée en France.
Si les cas de Mycoplasma pneumoniae sont nombreux, de fortes disparités ont été observées selon l’âge. Les plus touchés sont les 5-14 ans.
Santé publique France note une tendance à la stabilisation ou à diminution des indicateurs. Mais, ils restent à des niveaux très élevés.

Les infections à Mycoplasma pneumoniae - qui avaient affiché une forte hausse des signalements ces derniers mois - commencent à perdre en puissance. Dans son dernier bilan publié le 13 février 2024, Santé publique France note une "tendance à la stabilisation ou diminution des indicateurs". Toutefois, ces derniers restent à des "niveaux très élevés" au 21 janvier 2024, date de la dernière mise à jour des données.

Mycoplasma pneumoniae : des indicateurs encore très élevés

Si les infections à Mycoplasma pneumoniae présentaient des niveaux très bas ces trois dernières années dans un contexte de pandémie de la Covid-19, elles ont grimpé en flèche en 2023, conduisant les autorités sanitaires à mettre en place une surveillance des cas. Dans son dernier bilan, Santé publique France indique qu’après une stabilisation début décembre, "une reprise de l’augmentation a été observée lors de la 51e semaine de 2023 jusqu’à un dépassement en première semaine de 2024 de l’ensemble des valeurs maximales observées lors des épidémies précédentes". 

Début janvier, les niveaux atteints étaient de 3.218 pneumopathies pour 100.000 actes SOS Médecins, contre 1.496 en moyenne sur la même semaine en période 2015-2020 et 3.407/100.000 passages aux urgences tous âges confondus (vs 2.363 en moyenne en S01 sur la période 2015-2020. Mais les nouvelles sont plutôt rassurantes désormais. "Une diminution s’amorçait ensuite en S02/24 et semblait se confirmer en S03/24", prévient l’organisme.

Mycoplasma pneumoniae : des fortes disparités selon l’âge

Si les cas de Mycoplasma pneumoniae ont été nombreux, de fortes disparités ont été observées selon l’âge. Les 5-14 ans sont les plus touchés. La part des actes médicaux pour pneumopathies du réseau SOS Médecins pour cette population était de 5.207/100.000 en première semaine de 2024 (vs 652 en moyenne en S01 de 2015 à 2020). "Aux urgences, le niveau atteint par la part des passages pour pneumopathie en S52/23 (4.469/100.000) était près de cinq fois supérieur à la moyenne de la période 2015-2020". De leur côté, les 15 à 44 ans comptabilisaient 1.850 pour 100.000 actes SOS Médecins (vs 533/100 000 en moyenne en S52 sur la période 2015-2020) et 1.468 pour 100.000 passages aux urgences fin 2023. 

De plus, en termes de gravité, la part des hospitalisations après passages aux urgences pour pneumopathie était en moyenne de 19 % chez les 5-14 ans et 30 % chez les 15-44 ans  entre la quarantième semaine de 2023 et la troisième semaine de 2024. "Ces chiffres sont proches de ce qui était observé en moyenne sur cette même période de 2015 à 2020 pour ces classes d’âge (respectivement 25% et 37%)", ajoute l'organisme.

Si les indicateurs sont à la stabilisation, voire la diminution, ces dernières semaines, Santé publique France reste prudente et prévient qu’au "regard de la durée des épidémies précédentes, l’épidémie actuelle pourrait possiblement persister plusieurs mois". Les autorités sanitaires ont prévu de continuer à suivre l'évolution de la situation.