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Psychiatrie

Automutilation : forte hausse des hospitalisations chez les jeunes filles

Par Mathilde Debry

En France, de plus en plus de jeunes filles sont hospitalisées à cause d'automutilations. 

Srdjanns74 / istock.
En 2022, 75.803 personnes de 10 ans ou plus, dont 64 % de femmes, ont été hospitalisées pour un geste auto-infligé (tentative de suicide ou automutilation).
De brutales augmentations ont été observées dans ce domaine chez les filles et les jeunes femmes françaises.
"Les taux d’hospitalisations pour gestes auto-infligés sont caractérisés par un gradient social très marqué", précise également la DREES.

En 2022, la forte hausse des hospitalisations pour "geste auto-infligé" chez les jeunes filles françaises se confirme, selon une nouvelle étude de la DREES.

"La DREES publie une actualisation des données sur les hospitalisations liées aux tentatives de suicide et automutilations", explique l’institution dans un communiqué de presse.

En 2022, 75.803 personnes de 10 ans ou plus ont été hospitalisées pour un geste auto-infligé (tentative de suicide ou automutilation).

Automutilations et hospitalisations : +63 % de filles concernées entre 2021 et 2022

De brutales augmentations sont observées chez les filles et les jeunes femmes sur les périodes 2015-2019 et 2021-2022 :

·       +63 % de filles de 10 à 14 ans concernées entre 2021 et 2022 et les cinq années d’avant la crise ;

·       +42 % d’adolescentes âgées de 15 à 19 ans ;

·       +32 % de jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans.

Dans le même temps, les patientèles des autres catégories de population ont tendance à décroître ou à rester stable.

Automutilations et hospitalisations : "un gradient social très marqué"

"À partir de chiffres portant sur les années 2015 à 2017, le dernier rapport de l’ONS révèle par ailleurs que les taux d’hospitalisations pour gestes auto-infligés sont caractérisés par un gradient social très marqué", précise également la DREES. "Ils sont en effet plus élevés chez les plus modestes et plus faibles chez les plus aisés", ajoutent les experts.

Entre 15 et 19 ans, où un premier pic d’hospitalisations pour ces gestes est identifié chez les adolescentes, le taux de patientes hospitalisées est près de deux fois supérieur parmi le quart inférieur des niveaux de vie que dans le quart supérieur. Les femmes âgées de 45 à 49 ans, concernées par un second pic d’hospitalisations pour geste auto-infligé, sont aussi davantage touchées quand elles sont d’un niveau de vie plus modeste (3,5 fois plus dans le quart de la population le moins aisé que dans le quart le plus aisé).

"Chez les hommes, les taux les plus élevés sont atteints entre 45 et 49 ans, tout particulièrement chez ceux appartenant au quart inférieur des niveaux de vie, qui présentent des taux d’hospitalisations pour gestes auto-infligés cinq fois supérieurs à ceux du quart le plus aisé", peut-on aussi lire dans le rapport.

A la suite de la journée nationale dédiée à la prévention du suicide du 5 février, l’Observatoire national du suicide (ONS), piloté par la DREES, rappelle par ailleurs en conclusion qu'il y a "des précautions d’interprétation à prendre pour analyser les statistiques retraçant l’évolution des décès par suicide depuis 2018. Ces dernières s’expliquent principalement par une amélioration de la collecte de l’information".