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Colonne vertébrale

Les donneurs de reins ont plus de risques de fractures

Par Mathilde Debry

Les donneurs de rein de leur vivant ont plus de risques de fracture de la colonne vertébrale par la suite.

SewcreamStudio / istock.
MOTS-CLÉS :
Le don de rein se fait pour les personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique.
De plus en plus de personnes donnent leur rein de leur vivant.
Cette opération n’est pas sans risque : elle augmente les risques de fracture de la colonne vertébrale par la suite, selon une nouvelle étude.

Selon une nouvelle enquête, les donneurs de reins ont plus de risques de fractures au niveau de la colonne vertébrale.

"C’est une tendance en forte augmentation. Chaque année, environ 30.000 personnes dans le monde donnent leur rein de leur vivant. Rien qu’aux États-Unis par exemple, 187.184 personnes ont accédé à ce statut particulier sur les 459.849 greffes réalisées depuis 1988", expliquent les chercheurs en introduction. "Mais le don de rein n'est pas sans risque pour la santé", précisent-ils.

Ils ont donc voulu savoir "quel était le risque à long terme de fractures globales et localisées chez les donneurs de rein vivants".

"Le taux global de fractures plus faible chez les donneurs de rein"

Pour répondre à leur question, ils ont mené une nouvelle étude entre le 1er décembre 2021 et le 31 juillet 2023. Au total, 5.065 donneurs de rein vivants de 3 grands centres de transplantation du Minnesota ont été invités à répondre à une enquête sur leur santé osseuse et leurs antécédents de fractures. 16.156 témoins non-donneurs et sans antécédents de comorbidités ont répondu à la même enquête. Au total, 2.132 donneurs de rein vivants et 2.014 témoins non-donneurs ont constitué la cohorte d’étude finale. Les analyses statistiques ont été réalisées de mai à août 2023.

"Dans cette étude, le taux global de fractures était significativement plus faible chez les donneurs que chez les témoins. Cependant, il y avait significativement plus de fractures vertébrales chez les donneurs que chez les témoins", rapportent les chercheurs.

"Cette étude indique que, bien que le taux global de fractures chez les donneurs soit faible, les réductions de la masse rénale et l'hyperparathyroïdie prolongée peuvent prédisposer les donneurs de rein vivants à une perte osseuse et à des fractures vertébrales", poursuivent-ils.

"Le traitement de ce problème par des compléments alimentaires tels que la vitamine D3 peut réduire le nombre de fractures vertébrales et la morbidité des donneurs", rappellent-ils en conclusion.

Comment fonctionne le don de rein de son vivant ?

Aujourd’hui, le don de rein se fait pour les personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique, qui peut évoluer progressivement vers l’insuffisance rénale chronique terminale.

"La greffe rénale à partir d’un donneur vivant est la meilleure option thérapeutique et le don est possible à tout moment. Ce n’est pas une solution de dernier recours", précise l’agence de biomédecine.

Pour répondre aux attentes des patients et favoriser ce type de greffe, la loi de bioéthique du 7 juillet 2011 a élargi le cercle des donneurs vivants d’organes qui peuvent être le père ou la mère, un fils ou une fille, un frère ou une sœur du receveur, son conjoint, ses grands-parents, ses oncles ou ses tantes, ses cousins germains ainsi que le conjoint du père et de la mère.

"Le donneur peut également être toute personne apportant la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur ainsi que toute personne pouvant apporter la preuve d’un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans avec le receveur", indique l’agence de biomédecine.