Un test embryonnaire révolutionnaire pourrait améliorer les chances de milliers de personnes ayant recours à la FIV.

À l'heure actuelle, l'un des principaux obstacles à la réussite de la fécondation in vitro (FIV) est qu'il est difficile de savoir quels sont les meilleurs embryons à choisir pour que la grossesse aille jusqu’au bout.

"Aujourd’hui, le meilleur moyen dont nous disposons pour prédire le parcours d'un embryon consiste soit à les examiner et à mesurer leurs caractéristiques morphologiques, soit à prélever des cellules de l'embryon pour étudier le patrimoine génétique. Mais ces deux méthodes ont leurs limites", explique le professeur H. Irene Su, à l’origine de la conception du nouveau test.

FIV : comment fonctionne le nouveau test ?

La nouvelle méthode en question ne consiste pas à examiner les embryons eux-mêmes, mais à utiliser les restes du milieu liquide qui a servi à les cultiver. L'équipe de scientifiques a ainsi prélevé des échantillons de milieu de croissance sur des embryons à cinq stades différents afin de recueillir des informations sur le profil des exARN* qu'ils libèrent au cours de leur développement. Environ 4.000 de ces molécules ont été identifiées à chaque stade. En introduisant ces données dans un modèle d'apprentissage automatique, il a été possible de prédire la trajectoire de croissance d'un embryon sur la base des exARN qu'il produit.

Les prédictions du modèle se sont avérées correspondre aux tests actuellement utilisés pour vérifier la qualité des embryons, ce qui suggère que cette méthode non invasive pourrait potentiellement être utilisée pour trier les embryons ayant le plus de chances de réussir.

FIV : un couple sur 8 en France consulte pour infertilité

Dans leur rapport, les auteurs précisent qu'il faudra un certain temps avant que leur nouvelle méthode puisse être utilisée dans un contexte clinique.

"Ce n'est vraiment qu'au cours de la dernière décennie que nous avons commencé à découvrir les utilisations des exARN, et il pourrait y avoir d'innombrables autres applications que nous n'avons pas encore identifiées", a déclaré Sheng Zhong, coauteur principal de l'étude.

"Malheureusement, le succès de la FIV comporte encore une grande part de hasard, mais nous espérons que notre recherche pourra changer cela", conclut H. Irene Su.

Selon l'Inserm, un couple sur 8 en France consulte en raison de difficultés à concevoir un enfant, un chiffre qui ne cesse d’augmenter depuis deux décennies.

*Les ARN double brins extra cellulaires constituent le génome de certains virus.