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3 patients transplantés au CHU de Marseille

Une greffe fécale au secours des infections intestinales

Par la rédaction

Face à l’augmentation inquiétante des infections provoquées par la bactérie Clostridium difficile, des médecins marseillais viennent de réaliser une greffe de matière fécale chez 3 patients. 

GELEBART/20 MINUTES/SIPA
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Alors que les infections intestinales sont en constante augmentation, des médecins de l’Assistance publique Hôpitaux de Marseille (AP-HM) viennent d’expérimenter un nouveau traitement prometteur, mais pour le moins original. Face à l’augmentation inquiétante du nombre de patients infectés par la bactérie Clostridium difficile 027, une bactérie de surcroît résistante aux antibiotiques, cette équipe marseillaise vient en effet de réaliser des greffes de matière fécale chez 3 malades.

 

Des infections causées par un déséquilibre de la flore digestive

La flore de notre tube digestif joue un rôle essentiel dans la lutte contre les bactéries responsables de diarrhées et parfois même d’infections plus graves pouvant être mortelles. Dans le cas de la bactérie Clostridium Difficile 027, lorsqu’un patient est infecté, c’est souvent à la suite d’un déséquilibre de la flore intestinale entraîné par une prise d’antibiotique. « Ce changement d’écosystème rend sensible à cette bactérie et génère une inflammation du côlon parfois mortelle » précise le communique de l’AP-HM. Au mois d’octobre dernier, le Pr Didier Raoult, à la tête du laboratoire de microbiologie des hôpitaux de Marseille et l’un des auteurs de ces greffes fécales confiait à pouquoidocteur que le nombre de morts liées à cette bactérie était déjà de 8 au minimum. Il expliquait également l’impasse thérapeutique dans laquelle se trouvaient les médecins, face à plusieurs souches de cette bactérie devenues entièrement résistantes à tous types d'antibiotiques.

 

Implanter des selles dans l’intestin malade

Depuis longtemps, les scientifiques cherchent un moyen de restaurer une flore intestinale normale. La transplantation de matière fécale a montré sa pertinence : la réimplantation des matières fécales d’un sujet sain dans le tube digestif de malades souffrant de C.difficile a atteint un taux de guérison de 90%, dans une étude. Mais, cette intervention qui se réalise généralement par voie endoscopique posait un problème aux équipes de l'AP-HM. En effet, l'endoscopie ne permet pas de traiter aisément un grand nombre de malades graves, hospitalisés dans des conditions d'isolement particulières. Les chercheurs marseillais ont donc tenté d’introduire une sonde directement par voie nasale jusqu’à l’estomac des malades infectés par Clostridium difficile.

 

La semaine dernière, trois patients ont été traités de la sorte. D’après le communiqué de l’AP-HM, ces derniers se portent bien aujourd’hui. D’autres greffes sont prévues dans dans les prochains jours. « Cette stratégie expérimentale a encore besoin d’être évaluée et il n’est pas évident de faire accepter le traitement par les patients, » conclut les auteurs de cette intervention.