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Maux de l'hiver

Infarctus, AVC : n'utilisez plus ces médicaments contre le rhume !

Par Sophie Raffin

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) renouvelle sa mise en garde lancée fin 2021 : il faut éviter d’utiliser les médicaments vasoconstricteurs contre le rhume, susceptibles de provoquer des infarctus et des AVC.

Yurii Yarema/istock
L'ANSM déconseille l'utilisation de médicaments vasoconstricteurs (pseudoéphédrine) par voie orale en cas de symptôme de rhume.
Ces médicaments peuvent augmenter le risque d'infarctus du myocarde et d'accidents vasculaires cérébraux. Le risque est très faible mais ces complications semblent se produire quelles que soient la dose et la durée du traitement.
Ces médicaments peuvent augmenter le risque d'infarctus du myocarde et d'accidents vasculaires cérébraux. Le risque est très faible mais ces complications semblent se produire quels que soient la dose et la durée du traitement.
Ces médicaments anti-rhume étant disponibles dans de nombreux autres pays européens, l’ANSM a demandé une réévaluation des traitements au niveau européen sur la base des données ces dernières années. La procédure est en cours.

En cette période automnale, les personnes enrhumées deviennent légion. Beaucoup ont le réflexe pour soulager leurs symptômes désagréables de prendre des médicaments vasoconstricteurs (pseudoéphédrine), plus connus du grand public sous les noms d’Actifed Rhume, Dolirhume, Humex Rhume, Rhinadvil Rhume…

L’ANSM déconseille fortement d’utiliser ces cachets, car ils peuvent provoquer des effets indésirables rares mais graves comme des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux. 

Rhume : certains médicaments vasoconstricteurs ont des effets indésirables graves

Dans son communiqué du 22 octobre 2023, l’ANSM explique : "des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux peuvent se produire après utilisation de médicaments vasoconstricteurs (pseudoéphédrine) destinés à soulager les symptômes du rhume. Le risque est très faible, mais ces événements peuvent se produire quels que soient la dose et la durée du traitement".

L’organisme ajoute "la gravité de ces accidents et la persistance des cas – en dépit des actions déjà mises en place –, associées au caractère non indispensable des vasoconstricteurs, conduisent l’ANSM à déconseiller leur utilisation".

L’ANSM n’est pas la seule organisation de santé à mettre en garde contre ces traitements soulageant les symptômes de cette rhinopharyngite bénigne d’origine virale. Le Collège de la médecine générale, le Conseil national professionnel d'ORL, ainsi que l’Ordre national des pharmaciens et les syndicats de pharmaciens d’officine (Union de syndicats de pharmaciens d'officine et Fédération des syndicats pharmaceutiques de France) formulent une recommandation similaire.

"Des données récentes issues des bases de données de pharmacovigilance et de la littérature médicale font état de cas de syndromes d'encéphalopathie réversible postérieure (PRES) et de syndromes de vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS) après la prise d’un vasoconstricteur oral contenant de la pseudoéphédrine", ajoute le communiqué. Face à à ces résultats, l’ANSM a demandé la réévaluation des traitements vasoconstricteurs (pseudoéphédrine) au niveau européen. La procédure, qui a débuté en février 2023, est toujours en cours.

"Dans l’intervalle, la surveillance renforcée qui est mise en place en France est maintenue et d’autres mesures restrictives pourraient être prises afin de protéger les patients", précise l’ANSM

Médicaments vasoconstricteurs : quels sont les traitements concernés ?

Les traitements anti-rhume concernés par la mise en garde de l’ANSM sont : 

Rhume : comment soulager sans médicament ? 

Le rhume est une infection virale qui touche la muqueuse du nez, des sinus ainsi que de la gorge. Plusieurs virus peuvent être à l'origine de cette maladie comme les rhinovirus, adénovirus, coronavirus et métapneumovirus humains. Le nez qui coule et/ou bouché, des éternuements et des maux de gorge sont les symptômes les plus fréquents. Bénigne, cette maladie guérit spontanément en 7 à 10 jours. 

Des gestes simples aident à soulager l’inconfort lié aux symptômes du rhume. L’ANSM conseille de :