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Pédiatrie

Le stress pendant la grossesse augmenterait les troubles du sommeil chez l’enfant

Par Joséphine Argence

Des chercheurs néerlandais ont observé que le stress prénatal pourrait entraîner des troubles du sommeil chez les enfants de leur naissance jusqu’à leurs six ans. 

Dima Berlin/IStock
MOTS-CLÉS :
Les troubles du sommeil chez un enfant peuvent se manifester par des insomnies, des hypersomnies ainsi que des parasomnies.
Une étude néerlandaise a identifié une association entre le stress prénatal et les problèmes de sommeil chez les jeunes enfants.
L’angoisse de la séparation pourrait également avoir des conséquences sur le sommeil des plus jeunes.

Il n’est pas rare que des troubles du sommeil surviennent chez un enfant. Ils peuvent se caractériser par des insomnies, des hypersomnies ainsi que des parasomnies (somnambulisme, terreurs nocturnes, cauchemars). 

Une corrélation entre le stress prénatal et les problèmes de sommeil chez les enfants

D’après une récente étude de l’Institut des neurosciences d’Amsterdam (Pays-Bas), le stress pendant la grossesse pourrait avoir des conséquences sur le sommeil des enfants. Près de 10.000 femmes enceintes ont participé à ces travaux publiés dans la revue Research on Child and Adolescent Psychopathology. Au cours de cette recherche, les scientifiques ont noté les différents événements qui ont provoqué du stress pendant la grossesse (décès, difficultés financières, soucis relationnels, problèmes de logement). 

Dans un second temps, les chercheurs ont analysé le sommeil des nouveau-nés à cinq périodes différentes : deux mois, un an et demi, deux ans, trois ans et six ans. Ils ont alors constaté qu’un stress prénatal élevé est associé à des troubles du sommeil chez un enfant jusqu'à ses six ans. 

Troubles du sommeil : le rôle de la génétique 

Autre découverte de l’étude : la génétique joue un rôle dans les troubles du sommeil. Le terrain génétique associé à un stress prénatal pourrait exacerber les problèmes de sommeil chez l’enfant, en particulier l'insomnie. "Il existe des gènes associés à la qualité ou à la durée du sommeil. On voit qu'il y a une interaction entre la génétique, le stress prénatal et l'insomnie ou les troubles du sommeil plus tard", a souligné Brigitte Fauroux, pédiatre à l'hôpital Necker et spécialiste du sommeil, à France Inter.

Des pleurs avant le coucher, des réveils fréquents la nuit ou des difficultés à s’endormir peuvent aussi être liés à une angoisse de la séparation chez l'enfant, comme l’a expliqué la psychologue Véronique Lemoine. "Il faut bien comprendre que le tout-petit ne vit qu'à travers sa figure d'attachement. Il sait que c'est sa figure d'attachement qui lui donne l'amour dont il a besoin (…) Quand sa figure d'attachement s'en va, il a l'impression que c'est aussi l'amour qui s'en va et il se sent comme anéanti, comme si sa vie ne pouvait pas continuer sans l'amour dont il a besoin. En ce sens, l'angoisse de séparation est similaire à l'angoisse de mort : ma source d'amour est partie, moi, je ne peux pas me suffire à moi-même, je ne peux pas survivre", a-t-elle noté au Point. 

Pour la spécialiste, comprendre et identifier l'angoisse de la séparation pourrait aider de nombreux parents. "Plus on apporte une réponse rapide à cette angoisse, plus elle se résorbe facilement. Et la réponse est en fait assez simple : on reprend toute l'histoire de la vie de l'enfant depuis le départ pour donner du sens à ce qu'il n'a pas compris quand il était bébé (…) On remplace les fausses croyances par les bonnes. Et une fois que ces angoisses ont pu être apaisées, on va pouvoir se montrer ferme. Les choses doivent vraiment se faire dans cet ordre-là. Si on rassure l'enfant sans avoir une certaine fermeté après, si on est ferme, sans avoir rassuré l'enfant avant, ça ne marchera pas", a-t-elle conseillé.