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Maladies cardiovasculaires

Pollution de l'air : 5 jours suffisent pour augmenter les risques d'AVC

Par Camille Sabourin

De nouvelles recherches révèlent que même une courte exposition, soit 5 jours, à la pollution de l'air peut augmenter les risques d'accident vasculaire cérébral.

VladOrlov/istock
Une courte exposition à la pollution atmosphérique est aussi liée à un risque accru d'accident vasculaire cérébral, selon une nouvelle étude.
Cinq jours suffisent pour augmenter le risque d'un AVC ou d'un décès lié à un AVC.
Pour les chercheurs, l'étude montre qu'il est essentiel de prendre des mesures pour réduire la pollution atmosphérique.

De nombreuses études ont déjà démontré l'impact négatif de la pollution de l'air sur la santé cardiovasculaire. Une recherche, publiée dans la revue Neurology le 27 septembre 2023, fait une révélation encore plus inquiétante : une courte exposition aux polluants atmosphériques suffit à augmenter considérablement les risques d'AVC.

AVC : une courte exposition à la pollution de l'air fait croître les risques

Les chercheurs ont passé en revue 110 études qui ont inclus plus de 18 millions de cas d'accident vasculaire cérébral. Ils ont examiné l'exposition des patients à des polluants atmosphériques tels que le dioxyde d'azote, l'ozone, le monoxyde de carbone et le dioxyde de soufre, ainsi qu'à différentes tailles de particules (PM1, PM2,5 et PM10), peu de temps avant leur AVC.

"Pour notre étude, au lieu d'examiner des semaines ou des mois d'exposition, nous n'avons examiné que cinq jours et avons trouvé un lien entre l'exposition à court terme à la pollution atmosphérique et un risque accru d'accident vasculaire cérébral", explique le Dr Ahmad Toubasi de l'université de Jordanie à Amman, auteur principal de l'article scientifique.

Après avoir analysé les données, l'équipe a constaté que les personnes exposées à une concentration plus élevée de divers types de pollution atmosphérique présentaient un risque accru d'AVC, même à court terme. Par exemple, des taux plus élevés de dioxyde d'azote étaient associés à une augmentation de 28 % du risque d'AVC, tandis que des niveaux importants d'ozone étaient liés à une hausse de 5 %. Le risque augmentait de 26 % quand les taux de monoxyde de carbone grimpaient.

Les particules de moins de 1 micron de diamètre (PM1) augmentaient le risque d'AVC de 9 %, tandis que les PM2,5 et PM10 le faisaient croître respectivement de 15 % et de 14 %.

Pollution de l'air : une courte exposition augmente aussi les risques de décès par AVC

De plus, les chercheurs ont trouvé une corrélation entre une courte exposition à des niveaux de pollution atmosphérique élevés et les décès par accident vasculaire cérébral. Les personnes exposées à des taux importants de dioxyde d'azote affichaient un risque accru de mourir à cause d'un accident vasculaire cérébral de 33 % et de 60 % pour le dioxyde de soufre. Concernant la PM2,5 et la PM10, la hausse était respectivement de 9 % et de 2 %.

"Il existe une association forte et significative entre la pollution de l'air et la survenue d'un accident vasculaire cérébral ainsi que le décès par accident vasculaire cérébral dans les cinq jours suivant l'exposition", indique Ahmad Toubasi dans un communiqué. "Cela souligne l'importance des efforts mondiaux pour créer des politiques qui réduisent la pollution de l'air. Cela peut réduire le nombre d'accidents vasculaires cérébraux et leurs conséquences", conclut l'expert.