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Cardiologie

AVC : l’aspirine ne serait pas aussi bonne que cela

Par Diane Cacciarella

Prendre de l’aspirine pour prévenir un accident vasculaire cérébral (AVC) chez les personnes âgées en bonne santé pourrait être dangereux, car cela augmente le risque d’hémorragie intracérébrale. 

Moussa81/iStock
L’effet préventif de l’aspirine quant à l’AVC est remis en question par une nouvelle étude chez les personnes âgées qui n’ont pas d’antécédents.
Les personnes âgées en bonne santé qui prennent quotidiennement de l’aspirine ont plus de risque d’hémorragie intracérébrale.
En revanche, pour ceux qui ont déjà eu une crise cardiaque ou un AVC, les chercheurs recommandent la poursuite du traitement avec de l’aspirine.

Depuis plusieurs dizaines d’années, le consensus scientifique est établi : les médecins peuvent prescrire de l’aspirine de manière préventive contre les risques cardiaques. Mais, une nouvelle étude, publiée dans la revue JAMA Network Opencontredit cette théorie pour les personnes âgées en bonne santé.

L’aspirine ne protège pas les seniors en bonne santé de l’AVC

Les chercheurs ont observé, sur cinq années de suivi, que la prise quotidienne d'aspirine à faible dose ne réduisait pas les risques d’en avoir pour les personnes âgées n'ayant jamais eu de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral (AVC).

Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont mené un essai sur près de 20.000 personnes de 65 ans et plus qui ne présentaient aucune maladie cardiovasculaire symptomatique, n’avaient jamais eu de crise cardiaque ou d’AVC. Parmi elles, 9.525 ont pris quotidiennement 100 milligrammes d'aspirine et 9.589 des placebos. 

Plus de risque d’hémorragie intracérébrale avec l’aspirine

L'équipe a fait aussi une observation plus inquiétante : elle a trouvé des effets secondaires néfastes à l’aspirine. En effet, les personnes âgées en bonne santé qui prenaient 100 milligrammes par jour d'aspirine, soit une faible dose, avaient 38 % de risque en plus d’avoir une hémorragie intracérébrale - qui se produit à l’intérieur du cerveau - comparativement au groupe qui n’en prenait pas. 

"Numériquement, les événements hémorragiques étaient plus importants que la prévention des accidents ischémiques (c’est-à-dire les AVC ischémiques, qui concernent 85 % des cas)", explique John J. McNeil, PhD, l’un des auteurs, dans un communiqué.

Ainsi, les scientifiques déconseillent aux personnes âgées en bonne santé de prendre de l’aspirine en prévention. Et ce, d’autant plus qu’elles sont davantage sujettes aux chutes, qui peuvent provoquer des hémorragies cérébrales. 

En revanche, les résultats de cette étude ne s’appliquent pas aux adultes ayant déjà eu une crise cardiaque ou un AVC. Les chercheurs leur recommandent de continuer à prendre de l'aspirine en prévention, si leur médecin le leur en a prescrit.