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Précarité alimentaire

Restos du Cœur : un million de bénéficiaires attendus cet hiver

Par Raphaëlle Maruchitch

Les Restos du Cœur lance leur campagne hivernale ce 25 novembre. Un million de personnes sont attendues. Des bénéficiaires particulièrement touchées par les inégalités de santé.

LANCELOT FREDERIC/SIPA

La récente et brutale chute des températures concrétise l’entrée dans l’hiver. C’est aussi à cette période que les Restos du Cœur vont entamer, comme chaque année depuis 29 ans, leur campagne hivernale. Elle débutera lundi 25 novembre.


130 millions de repas en 2012

Plus que jamais, les restos du cœur se disent mobilisés. Le seuil symbolique du million de bénéficiaires serait atteint cette année, pensent les représentants de l’Association, a relaté le site de France 3 Aquitaine avec l’AFP. En effet, 960 000 personnes avaient été aidées par l’Association l’année passée pour 130 millions de repas servis. C’était 11% de plus que l’année précédente. Le président de l’association Olivier Berthe indique que plus de la moitié des bénéficiaires sont au chômage, une tendance qui devrait perdurer encore dans les prochaines années, du fait du contexte économique, a rapporté France 3 Aquitaine.


Des bénéficiaires en mauvaise santé

Les bénéficiaires de l’aide alimentaire sont, sans surprise, davantage exposés à la précarité alimentaire que le restant de la population. Le rapport Alimentation et état nutritionnel des bénéficiaires de l’aide alimentaire, publié en mars 2013 mettait en évidence les inégalités sociales de santé de cette population. Il faisait notamment état du fait que 7,2% des personnes sur lesquelles l'étude avait été menée présentaient une anémie. Chez les femmes, le chiffre grimpait à 10%. Ou encore, une dyslipidémie (c’est-à-dire une concentration soit trop élevée, soit trop basse de lipides dans le sang) était observée chez plus d’un tiers des personnes. « En 2011-2012, l’état de santé des usagers de l’aide alimentaire demeurait préoccupant avec des prévalences des pathologies liées à la nutrition particulièrement élevées (obésité, hypertension artérielle, diabète, certains déficits vitaminiques), soulignent les auteurs. L’étude souligne en outre l’écart important entre les consommations de certains groupes d’aliments et les recommandations nutritionnelles, en particulier pour les fruits et légumes et les produits laitiers. »


En outre, plus de la moitié de cette population ne se percevait pas en bonne santé. Cette étude, nommée Abena, a été publiée conjointement par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, l’Institut national de veille sanitaire, le ministère des Affaires sociales et de la Santé, ainsi que l’Observatoire régional de santé Ile-de-France.


Du côté des Restos du Cœur, les dons sont pour le moment toujours en hausse. Ce qui n’empêche pas l’association de rester vigilante, elle qui veut à l’avenir développer les dons en nature.