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QUESTION D'ACTU

Après les 18 décès à Nice causés par Klebsiella

Résistance aux antibiotiques : la Direction de la santé en alerte

La Direction générale de la santé s'est dite vendredi très préoccupée par la progression des résistances aux antibiotiques. La bactérie tueuse à Nice, qui a causé 18 décès, continue toujours d'inquiéter.

Résistance aux antibiotiques : la Direction de la santé en alerte DURAND FLORENCE/SIPA




La résistance aux antibiotiques préoccupe de plus en plus les autorités sanitaires ! Et cette fois-ci, la Direction générale de la santé (DGS), qui dépend  du ministère de la Santé, lance l'alerte. En effet, sa directrice adjointe, Marie-Christine Favrot, s'est dite vendredi « très préoccupée » par la progression des résistances aux antibiotiques. Dans des propos rapportés par l'Agence presse mdéciale (APM), elle a affirmé que tous  les services ministériels étaient en « alerte ».

Nice : la bactérie tueuse inquiète encore
Cette responsable s'exprimait lors d'une journée consacrée à l'innovation en antibiothérapie et stratégies alternatives organisée par l'Alliance pour la recherche et l'innovation des industries de santé (Ariis), à Paris.
Marie-Christine Favrot a notamment évoqué la progression de l'émergence des entérobactéries productrices de carbapénèmases parmi les personnes qui revenaient de l'étranger, mais aussi la « circulation autochtone » de ces agents pathogènes.
Elle s'est arrêtée ainsi sur l'épidémie en cours dans les Alpes-Maritimes. L'Agence régionale de santé Paca a fait état récemment de cette contamination bactériologique à Klebsiella pneumoniae multirésistante (OXA48) qui a touché des patients du CHU de Nice et plusieurs établissements sanitaires de la région. « Cette épidémie est l'une des plus importantes connues en France », a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Actuellement, 79 patients seraient toujours concernés, a rappelé Marie-Christine Favrot. Elle considère que « cet épisode interrégional et évolutif, avec un germe complètement résistant est très préoccupant », rapporte l'APM.


Le Haut conseil de la santé publique avait déjà sonné l'alerte

Alors, pour tenter de réduire le risque d'impasse thérapeutique éventuel, le  Haut conseil de la santé publique (HCSP) avait déjà proposé des solutions. Les recommandations énoncées dans son dernier rapport reposaient sur une double stratégie
D'une part, le HCSP préconisait une réduction de la prescription des antibiotiques. Un rappel important alors qu'une étude publié en juin par l’Agence du médicament (Ansm) indiquait que la consommation d'antibiotiques des Français avait augmenté de près de 3 % ces 5 dernières années.
D'autre part, le Haut conseil misait sur une prévention renforcée en s'intéressant aux personnes potentiellement porteuses de ces bactéries hautement résistantes aux antibiotiques émergentes (BHRe). Mais comment ? « En considérant tout rapatriement sanitaire ou tout antécédent d'hospitalisation à l'étranger comme potentiellement à risque. »
En outre, le HCSP recommandait la mise en place d'un système d'alerte rapide. Chaque établissement de santé dans chaque région devra s'équiper d’une filière de prise en charge de ces patients BHRe. Cela aussi bien pour « les cas avérés » que pour « les personnes en contact. » 

Le gouvernement devrait annoncer des mesures fortes
Par ailleurs, pour compléter ce dispositif, lundi, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, et le ministre de l'Agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, Stéphane Le Foll, vont « annoncer des mesures fortes », a affirmé la vice-présidente de la DGS. En attendant ces annonces, elle a exprimé son souhait de voir se développer les tests de diagnostic rapide mis à disposition des professionnels de santé afin d'optimiser les prescriptions d'antibiotiques.
Enfin, la Direction s'est prononcée en faveur d'un assouplissement de la réglementation permettant la mise sur le marché de nouveaux antibiotiques. Certaines entreprises du médicament, présentes lors de cette journée, ont il est vrai confié leur difficulté à investir dans des médicaments de niche à cause des contraintes réglementaires qui freinent l'innovation.

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