ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Allergie aux pollens : optez pour la désensibilisation

Prévention

Allergie aux pollens : optez pour la désensibilisation

Par Anaïs Col

Les pollens reviennent avec le printemps et les journées ensoleillées. Et les personnes allergiques vont de nouveau être gênées. Qu'est-ce que la désensibilisation et en quoi est-elle efficace ?

frantic00/iStock
Les pollens, entre autres, sont allergisants.
En France, 15 à 20 % des personnes âgées de 15 à 70 ans sont touchées.
Il est possible de pratiquer une désensibilisation afin de réduire considérablement les symptômes.

Les pollens, essentiellement de bouleau en cette saison, vont continuer à perturber les allergiques durant les prochains jours. Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) publie un bulletin quotidien qui permet de suivre le niveau de risque en fonction des régions. "Les personnes allergiques au pollen de bouleau doivent rester sur leurs gardes et suivre les traitements prescrits par les médecins." Une désensibilisation peut être nécessaire.

Qu'est-ce que la désensibilisation ?

La désensibilisation permet d’exposer l’organisme progressivement à l’allergène pour que le système immunitaire parvienne à le supporter. Chez un allergologue, les patients allergiques effectuent des tests cutanés avec différents allergènes pour déterminer l'origine des allergies (pollen de bouleau, de graminées, poils de chat ou de chien, acariens...). Ces tests peuvent être accompagnés d’une éventuelle prise de sang ou d’une consultation chez un pneumologue. En fonction des résultats, le médecin peut décider si le patient est un bon candidat à la désensibilisation. Si tel est le cas, les allergènes vont être progressivement injectés dans le corps du patient par le biais de comprimés ou de gouttes. L'efficacité de ces deux processus est la même. S'il s'agit d'allergies graves, le traitement a lieu par injections chez un médecin ou bien à l’hôpital.

La désensibilisation est recommandée trois à quatre mois avant la saison du pollen et durant au moins quatre mois, car l'introduction d'allergènes dans le corps deviendra de plus en plus importante au fil du temps. Il faut préciser qu’on peut être désensibilisé dès l'âge de 5 ans, mais pas en cas d’allergie alimentaire, d’allergies multiples ou encore si la personne souffre de maladie auto-immune ou de cancer. Dans l'ensemble, la désensibilisation peut réduire de façon importante les symptômes des allergies, tels que la fatigue, le rhume, les maux de tête ou bien les crises d'asthme.

Un réel problème de santé publique

Aujourd’hui, les allergies sont devenues un véritable problème de santé publique, lié directement aux changements environnementaux et aux nouveaux modes de vie. L'Institut national de la santé et de la médecine (Inserm) estime que "25 à 30% de la population est allergique". Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), cette proportion devrait atteindre 50% d'ici 2050. En France, 15% à 20% des personnes de 15 à 70 ans sont touchées.

Il est important de ne pas nier le poids représenté par les allergies lors de la vie quotidienne : fatigue, absentéisme scolaire, baisse de la productivité au travail, etc.

Pourquoi le pollen est allergisant ?

Des chercheurs autrichiens ont expliqué l’origine des allergies au pollen dans le Journal of Biological Chemistry en 2014. Ils ont reproduit l’allergène du pollen de bouleau en laboratoire : la protéine Bet v 1 (Betula verrucosa). Celle-ci rend le système immunitaire hypersensible et conduit à la formation d'anticorps pathogènes chez 95% des allergiques. Les chercheurs ont découvert que les « poches » moléculaires de la protéine Bet v 1 déterminent si le pollen sera allergène.

Pour être plus précis, la Bet v 1 peut, grâce aux poches moléculaires, se lier au fer. Si ces poches restent vides, le pollen se transforme en allergène, car il manipule les cellules immunitaires de Th3 afin de les faire réagir. Chez les allergiques, les scientifiques ont souligné un déséquilibre entre les cellules Th3, qui protègent le corps des allergies et parasites, et les cellules Th1, qui répondent aux infections bactériennes.