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Santé publique

Cancer : réduire de 10 % sa consommation d'aliments ultra-transformés diminue le risque

Par Rafaël Andraud

Remplacer les aliments transformés et ultra-transformés par des produits frais équivalents peut diminuer le risque de plusieurs cancers, d’après une étude menée par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

russwitherington1/iStock
Les résultats de cette étude montrent que la consommation de produits ultra-transformés était associée à une augmentation du risque de cancers ORL, digestifs et du sein au moment de la ménopause.
En outre, remplacer 10 % de ces aliments consommés par des produits peu ou pas transformés réduirait le risque de cancers ORL, du côlon et du carcinome hépatocellulaire.
Les chercheurs ont souligné que cette étude pourrait potentiellement sous-estimer le phénomène et appellent à davantage de prévention publique.

Une nouvelle étude, menée grâce aux données de la cohorte prospective Epic, portant sur plus de 450.000 personnes de dix pays européens suivies durant 25 ans, a confirmé le lien déjà observé dans l'étude NutriNet-Santé en France, entre aliments transformés et risque accru de cancer. Ses résultats, relayés par le Quotidien du médecin, ont été publiés dans la revue The Lancet Planetary Health

Cancer : les aliments ultra-transformés augmenteraient bien les risques

Les chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) ont affirmé que le remplacement d'aliments industriels par une quantité équivalente de produits peu transformés devrait être davantage promu dans les politiques de santé publique. En outre, l'étude a souligné que la consommation de produits ultra-transformés était associée à une augmentation du risque de cancers ORL, digestifs et du sein au moment de la ménopause, tandis que la substitution de 10 % de ces aliments consommés par des produits peu ou pas transformés réduisait le risque de cancers ORL, du côlon et du carcinome hépatocellulaire. Ce qu'une récente étude avait déjà suggéré pour différents types de cancer.

Les volontaires ayant contribué à cette étude ont été recrutés entre mars 1991 et juillet 2001. Ils n’étaient pas atteints de cancer au début du suivi, qui s’est étendu jusqu'entre décembre 2009 et décembre 2013, selon les registres nationaux des cancers. Les données à propos des cancers ont été croisées avec les questionnaires alimentaires remplis par les patients ou renseignés en entretien en face-à-face avec un professionnel de santé.

Produits ultra-transformés : un phénomène potentiellement sous-estimé

Afin d’évaluer le degré de transformation des aliments, la classification Nova a été utilisée, avec des notes allant de 1 à 4. La catégorie 4 correspondait aux aliments ultra-transformés contenant des additifs dans leur composition et présentés aux consommateurs sous plastique.

Cependant, il faut encore approfondir les recherches afin de déterminer la meilleure façon de parvenir à mettre en place cette transition alimentaire. De plus, les chercheurs ont insisté sur le fait que cette étude pourrait potentiellement sous-estimer le phénomène, car la présence de produits alimentaires ultra-transformés sur le marché est en hausse considérable depuis le début de la collecte des données de la classification Nova, datant d’une vingtaine d'années.

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