ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Disparition des Aztèques : la faute à une bactérie bien connue

Epidémies

Disparition des Aztèques : la faute à une bactérie bien connue

Par Dr Eric Du Perret

Le premier ennemi de l'Homme est le microbe, surtout le voyage des microbes...

f9photos/iStock
La population aztèque fut décimée par la salmonelle, une bactérie bien connue.
La menace d'une mutation d'un microbe ou d'une bactérie inquiète toujours les spécialistes.

Avant que Christophe Colomb ne se dirige vers le nouveau monde, le Mexique était une sorte de paradis, et les Aztèques, ses habitants, y avaient bâti une splendide civilisation, composée d'érudits et d'architectes, dont les traces sont toujours visibles sur le territoire. On trouve peu d’explications dans les livres d'histoire sur les raisons de leur disparition. Les armes à l'époque n'étaient pas assez efficaces pour expliquer un tel génocide. Mais on oublie que ce ne sont pas les bijoux de pacotille qu’ont apporté les explorateurs avec eux, mais de petits organismes, des armes de destruction massive, qui ont toujours existé et qui conservent actuellement toute leur virulence.

La salmonelle, responsable de l’épidémie dévastatrice

L’histoire moderne le reconnaît volontiers. En revanche, on ignorait  quelles "armes" avaient frappé : diphtérie, variole, peste... les grandes figures des épidémies dévastatrices du Moyen-âge.

En fait non ! La revue Nature Ecology & Evolution a révélé le nom du coupable. Il s'agit d'une bactérie très répandue, la fameuse Salmonelle. 

C'est la lecture des descriptions des symptômes ante-mortem, et surtout la recherche d'ADN sur les restes osseux, qui ont révélé qui était la responsable du décès de 80 % des habitants des zones côtières et de 50 % des zones intérieures. Une catastrophe sanitaire qui a précipité la chute de toute une civilisation. 

La contamination, que ce soit par les relations sexuelles ou par les animaux de compagnie venant avec les équipages, fut massive et rapide. 

La menace d'une épidémie reste présente

Lors de leur retour de la Lune pour la première fois, les astronautes ont dû être mis en quarantaine durant une longue période, car les nouveaux explorateurs étaient bien conscients que leurs ancêtres avaient pu causer des dégâts lors de leurs voyages lointains. La quarantaine des astronautes prête à sourire aujourd'hui, mais les microbiologistes ont conscience que le monde est à la merci d'une mutation rapide et inexpliquée d'un virus anodin ou d'une bactérie banale. La pandémie de Covid-19 en est une très récente illustration.

On se laisse encore surprendre : on sait, par exemple, que les avions n'ont pas été sans responsabilité dans le déclenchement de l'épidémie de Sida, un très vieux virus caché quelque part et que son exportation a réveillé. 

Et si, demain, un vaisseau d'un autre monde débarquait sur notre bonne vieille Terre ? Il n'y a pas que les scénaristes hollywoodiens qui y pensent...