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Semaine d’action 2022

La fibrillation atriale augmenterait le risque de démence

Par Paul-Emile François

Souffrir de fibrillation atriale, même lorsque cette maladie n'entraîne pas un AVC, augmenterait le risque de développer une démence. 

mi-viri/iStock
La fibrillation atriale se caractérise par une arythmie, soit un rythme cardiaque irrégulier.
Le lien entre ce trouble du rythme cardiaque et la démence n'existait jusque-là qu'à travers le risque d'AVC entraîné par cette pathologie.

Même lorsque ce trouble du rythme cardiaque ne provoque pas un AVC -sa conséquence la plus grave-, la fibrillation atriale peut augmenter le risque de développer une démence. C'est la conclusion d'une thèse soutenue par une scientifique de l'université de Göteborg en Suède.

750.000 personnes souffrent de cette maladie silencieuse en France

La fibrillation atriale (ou auriculaire) touche en France au moins 750.000 personnes, sans doute davantage puisque cette maladie dite "silencieuse" peut exister sans que des symptômes se manifestent, et on considère qu'après 80 ans, une personne sur deux est concernée par cette maladie. La FA provoque des perturbations du rythme cardiaque qui entraînent un risque d'AVC en raison de la formation de caillots puisqu'elle empêche une bonne évacuation du sang de l'oreillette. Si on connaissait déjà le lien entre la fibrillation atriale et le risque de démence à la suite d'"un AVC, c'est la première fois que ce lien est établi sans incidence d'AVC.

Fibrillation auriculaire : un risque de démence jugé "élevé"

La thèse soutenue par Lina Ryden, titulaire d'un doctorat en épidémiologie neuropsychiatrique à l'université de Göteborg, s'appuie sur les données de personnes âgées de 70 ans examinées en 2000 et suivies jusqu'à 82 ans et d'autres âgées de 70 ans et examinées en 2014 pour déterminer qui parmi ces personnes avait développé une démence. L'analyse de ces données permet de souligner que le risque d'une démence liée à la fibrillation atriale est "élevé".

Plusieurs raisons peuvent, selon la thèse de Lina Ryden, expliquer ce risque : une altération du flux sanguin vers le cerveau due au dysfonctionnement de la "pompe" cardiaque, des infarctus cérébraux "silencieux", c'est à dire qui sont passés inaperçus mais qui ont entraîné des lésions de petits vaisseaux cérébraux, ou encore le processus inflammatoire déclenché par la maladie entraînant une carence en oxygène qui peut affecter le cerveau.

Ci-dessous, notre émission Questions aux Experts sur : "comment repérer et traiter une fibrillation atriale" :