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Nicotine

Puff : ces cigarettes électroniques jetables bientôt interdites en France ?

Par Geneviève Andrianaly

Les puffs font un tabac auprès des adolescents. Problème : ces cigarettes électroniques jetables augmentent le risque d’addiction à la nicotine. C’est pourquoi le collectif Alliance contre le tabac (ACT) exige leur interdiction dans l’Hexagone.

Yaroslav Litun/iStock
Les puffs sont souvent utilisées dans l’enceinte scolaire ou à la sortie des cours.
Elles sont vendues entre 8 et 12 euros chez les buralistes, dans certaines grandes surfaces et sur Internet.
Parmi les adolescents ayant au moins un parent fumeur, 20 % d’entre eux ont déjà essayé cette cigarette électronique jetable et ce chiffre atteint 29 % si les deux parents sont fumeurs.

Elles sont colorées et leurs goûts sont fruités. Les puffs séduisent de plus en plus de collégiens et lycéens. Et pour cause, 9 % des adolescents âgés de 13 à 16 ans se sont déjà procurés ces cigarettes électroniques jetables et 13 % les ont déjà utilisés, "soit la même proportion de jeunes ayant déjà fumé une cigarette classique ou électronique", selon un sondage mené par le collectif Alliance contre le tabac (ACT).

Les puffs sont présentés comme des produits ludiques

Ces vapoteuses interdites aux mineurs sont populaires auprès des jeunes, car elles sont présentées comme des produits ludiques. D’après l’enquête, une majorité des adolescents considèrent les puffs comme un gadget et plus de la moitié d’entre eux en ont une image positive. Le collectif indique que les goûts originaux et fruités représentent le premier argument les incitant à tester ces cigarettes électroniques jetables. "L’aspect récréatif souligné par certains jeunes est amplifié par les réseaux sociaux : 30 % des ados ont envie d’utiliser une Puff lorsqu’ils en voient sur les plateformes digitales", précise Alliance contre le tabac.

Puff : ces cigarettes électroniques jetables sont nocives pour la santé

En février dernier, plusieurs addictologues avaient mis en garde contre les dangers de ces produits, qui sont composés de sels de nicotine et peuvent provoquer une dépendance à cette substance. Ces vapoteuses sont "extrêmement dangereuses", car leur objectif est "d’initier à la consommation de tabac", nous avait expliqués Amine Benyamina, chef de service de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif.

Le sondage mené par le collectif confirme ses propos. Pour preuve : 28 % des collégiens et des lycéens utilisant les puffs ont commencé leur initiation à la nicotine à travers ce produit et 17 % d’entre eux se sont ensuite tournés vers une autre forme de produit de la nicotine ou du tabac. En outre, ces cigarettes électroniques augmentent les risques de développer une inflammation des voies respiratoires et ont un impact sur les capacités cognitives des plus jeunes.

Une "interdiction immédiate" des puffs

Face aux dangers de ces vapoteuses, le collectif Alliance contre le tabac réclame leur "interdiction immédiate". "Cela fait désormais plusieurs mois que l’ACT-Alliance contre le tabac alerte sur le phénomène de la Puff qui ne cesse de s’amplifier. (…) Nous demandons au gouvernement de prendre exemple sur les législations les plus restrictives sur la cigarette électronique jetable, comme la Nouvelle-Calédonie qui en a banni l’importation sur son territoire. L’interdiction de la vente des cigarettes électroniques jetables en France est la bonne décision à prendre si nous ne souhaitons pas voir s’accélérer cette épidémie pédiatrique de l’addiction à la nicotine", déclare Loïc Josseran, président du collectif, médecin et chercheur en santé publique.