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Crise cardiaque

Réanimation : les seins et les soutiens-gorges peuvent tuer

Par Geneviève Andrianaly

En cas de crise cardiaque, les femmes sont moins susceptibles de recevoir un massage que les hommes, car les personnes capables de les réanimer sont réticentes à l'idée de toucher leur poitrine et leur soutien-gorge.

asiandelight/iStock
En France, environ 80.000 personnes font un infarctus du myocarde chaque année.
Seules 68 % des femmes faisant une crise arrêt cardiaque seront réanimées contre 73 % des hommes.

"Les femmes victimes d’une crise cardiaque ont moins de chances d'être réanimées, en dehors de l'hôpital, que les hommes. Pourquoi ?". C’est ce qu’a écrit Marjolijn Rodenburg, une infirmière néerlandaise en soins intensifs, dans une publication mise en ligne en mars sur LinkedIn.

Une méconnaissance des symptômes 

D’après la soignante, les patientes ont moins de chances de bénéficier d’un massage cardiaque, car dans l’imaginaire collectif, ces dernières ont moins de risques de faire une crise cardiaque. En outre, les symptômes d’un infarctus du myocarde chez les femmes (par exemple : des douleurs au cou, des vomissements, des douleurs abdominales, la fatigue, un essoufflement) sont différents de ceux des hommes, "ce que beaucoup de personnes ignorent". "Les passants sont moins susceptibles de penser qu'il s’agisse d’un problème cardiaque et peuvent penser que la patiente s'évanouit", a précisé Marjolijn Rodenburg.

Selon l’infirmière, les chances de survie des femmes sont plus faibles que celles des hommes en cas de crise cardiaque, car les personnes qui pourraient les réanimer ne le font pas correctement, "en raison de la fragilité du corps féminin et de la présence de seins". "Les mannequins de réanimation, sur lesquels les personnes s’exercent durant les cours, sont des hommes et c'est la norme", peut-on lire dans son post publié sur Linkedin.

Améliorer les chances de survie des femmes

Pour sauver la vie des patientes, la soignante a décidé de donner des cours de réanimation sur un mannequin dotée d’une poitrine, afin que les personnes ne soient plus gênées de toucher la poitrine des victimes de crises cardiaques. "Avec les femmes, il suffit de mettre les mains au même endroit qu'avec les hommes quand on commence la réanimation cardiopulmonaire, sauf que c'est entre les seins. Pour de nombreuses personnes, il s'agit d'un seuil, en raison de l'intimité. Il s'avère que beaucoup n'osent tout simplement pas, et s'abstiennent donc de réanimer", a expliqué au quotidien néerlandais BN DeStem Marjolijn Rodenburg.

L’infirmière a également souligné l’importance de s’entraîner à dégrafer un soutien-gorge, qui peut provoquer une certaine gêne. "Pendant le cours, vous apprenez qu'il faut le faire lorsque vous fixez les électrodes du défibrillateur automatique externe. Vous avez besoin d'un corps libre et la bride métallique du soutien-gorge est dangereuse. Cette action est tout simplement nécessaire, donc il est aussi important de s'exercer sur un corps qui a réellement des seins", a-t-elle conclu.