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Articulation

Arthrose du genou : pourquoi les femmes en souffrent plus que les hommes ?

Par Geneviève Andrianaly

Des chercheurs canadiens ont découvert une différence entre les sexes dans les tissus des ménisques, à savoir des cartilages situés entre le fémur et le tibia.

LightFieldStudios/iStock
En France, 3 % de la population de moins de 45 ans est touchée par l’arthrose du genou, 65 % après 65 ans et 80 % au-delà de 80 ans.
Une différence génétique dans le ménisque rend environ 50 % des femmes plus vulnérables à l'arthrose du genou que les hommes.

Âge, antécédents familiaux, surpoids… Plusieurs facteurs favorisent la survenue d’une arthrose du genou. Parmi eux, on retrouve aussi le sexe. Et pour cause, la gonarthrose est plus courante chez les femmes et sa fréquence augmente après la ménopause. Mais comment expliquer cette différence ? Afin de percer ce mystère, des chercheurs de l’université de l’Alberta à Edmonton (Canada) ont réalisé une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Frontiers in Bioengineering and Biotechnology le 15 février.

Pour les besoins des travaux, ils ont mis au point un cartilage, issu de la bio-ingénierie, à partir de cellules qui ont été prélevées sur les ménisques endommagés de femmes et d’hommes par ailleurs en bonne santé. Pour expliquer la différence entre les sexes, les scientifiques ont examiné le fonctionnement du cartilage au repos et dans des conditions de charge et de décharge mécanique. L’équipe a mené cette expérience dans des conditions de faible gravité dans l'espace, ce qui imite les dommages que peuvent subir les ménisques hors exercice physique, lorsque ces ménisques servent de cales et d’amortisseurs.

Une différence génétique a été identifiée entre les femmes et les hommes

D’après les résultats, les ménisques artificiels ont réagi à la charge et la décharge mécanique de manière différente selon le sexe. Les chercheurs ont identifié une différence génétique dans le ménisque qui rend environ 50 % des femmes plus vulnérables à l'arthrose du genou que les hommes. "Certains des gènes trouvés chez les femmes qui réagissaient davantage à la microgravité simulée dans l'espace étaient associés au développement de l'arthrose du genou", a déclaré Adetola Adesida, professeur à l’université de l’Alberta et auteur principal des travaux, dans un communiqué.

Selon les scientifiques, leurs résultats pourraient laisser entrevoir la possibilité d'un test sanguin permettant d'identifier les personnes porteuses des gènes à haut risque d’arthrose du genou, ce qui permettrait des interventions précoces. "Nous avons découvert les mécanismes qui conduisent à cette réponse plus élevée, et nous espérons développer des médicaments pour cibler ces voies et bloquer ces réponses. (…) Notre recherche présente des avantages à la fois pour la Terre et pour l'espace", a souligné M. Adesida.