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Trois fois plus de risques

La dépression liée à la maladie de Parkinson

Par Audrey Vaugrente

Un dépressif a trois fois plus de risque de développer la maladie de Parkinson qu’un non-dépressif, selon une étude parue dans le journal américain Neurology.

La dépression est étroitement liée à la maladie de Parkinson. Est-elle est un facteur ou un symptôme de la maladie ? Une étude publiée dans le journal Neurology propose plusieurs hypothèses.
Un état dépressif peut causer la maladie. Mais certains cas de dépression sont symptomatiques du stade précoce de Parkinson. L'étude a comparé les dossiers médicaux de dépressifs et de non-dépressifs. Des chercheurs américains associés à l’hôpital général de Taipei (Taiwan) ont étudié plus de 4 500 patients dépressifs et plus de 18 000 patients non-dépressifs sur une période de dix ans. Ils ont aussi étudié les possibles facteurs de la maladie, dont la dépression.

 

 « La dépression est liée à d’autres maladies comme le cancer ou les accidents vasculaires cérébraux. Notre étude suggère que la dépression peut aussi être un facteur de risque indépendant de la maladie », explique l’auteur de l’étude, Albert Yang. Une personne souffrant de dépression a trois fois plus de risque de développer Parkinson qu’une personne non-dépressive. Ce n’est tout de même pas un facteur majeur : moins de 2% des personnes ont été diagnostiquées parkinsoniennes après une dépression.
Les résultats de l'étude ouvrent une autre possibilité : l’utilisation d’antidépresseurs élèverait les risques de développer la maladie. La dépression n'est donc pas nécessairement un facteur mais plutôt un vecteur. L’âge avancé, lié à une dépression difficile à traiter, est aussi considéré comme un facteur de risque.

 

Une autre éventualité est soulevée par le rapport de l’étude : la dépression pourrait être un symptôme précoce de Parkinson. Chez de nombreux parkinsoniens, elle apparaît très tôt dans l'évolution maladie. Parkinson est une maladie qui détruit les cellules nerveuses du cerveau et entraîne de nombreux symptômes comme le tremblement, la lenteur des mouvements et la raideur. Les facteurs de risque reconnus pour le moment sont l’âge (55 ans et plus), le sexe (masculin), ainsi que l’hérédité chez les patients jeunes qui développent la maladie. Il s’agit de la deuxième maladie neuro-dégénérative au monde, et touche 150 000 personnes en France. Pourtant, les informations certaines sur ses facteurs sont très peu nombreuses.