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Covid-19

Le variant Omicron est-il si dangereux que cela ?

Par Jean-Guillaume Bayard

Tandis que le monde s’inquiète du nouveau variant Omicron, qui semble très contagieux, les premières données en Afrique du Sud tendent à relativiser.

ayhan turan/iStock
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a indiqué que ce variant présente un “risque très élevé” au niveau mondial.
Le variant paraît plus contagieux que les autres, bien que la situation en Afrique du Sud n'apparaît pas dramatique.
Les premiers patients infectés n'ont, pour l'instant, présenté que des symptômes légers.

Depuis la fin de semaine dernière, le monde entier s’inquiète de l’apparition d’un nouveau variant, baptisé Omicron. D’emblée présenté comme préoccupant, notamment en raison d’un nombre important de mutations, il a contraint de nombreux pays à prendre des mesures de repli en fermant leurs frontières et en imposant de nouvelles restrictions. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a ainsi indiqué que ce variant présente un “risque très élevé” au niveau mondial. Derrière toutes ces annonces assez catastrophistes, quels sont les effets réels de ce variant chez les patients ? S’il est encore trop tôt pour répondre avec des affirmations, les premières données d’Afrique du Sud, d’où a émergé Omicron, permettent de donner quelques indications.

Un variant sans doute plus contagieux…

La première réponse est que ce variant paraît sans trop de doute plus contagieux que tous les autres, le Delta compris. Dans le pays d’Afrique australe, près de trois quarts des nouveaux cas positifs repérés sont dus au variant Omicron, signe de son importante contagiosité. Par ailleurs, le pays a vu son nombre de nouveaux cas quotidiens bondir, autre marqueur de la contagiosité très importante de ce variant.

Ce point convient cependant d’être relativisé. En effet, la reprise épidémique en Afrique du Sud, qui marque la quatrième vague, intervient à un moment où les mesures sanitaires se sont assouplies, favorisant la transmission du virus. De plus, si la reprise épidémique se veut importante, elle reste dans des proportions assez faibles.

… mais pas forcément plus dangereux

La deuxième réponse concerne la dangerosité de ce variant. Sur ce point, les premières données ne plaident pas en faveur d’une plus grande létalité ou même d’une plus importante gravité. Angelique Coetzee, une médecin et présidente de l'Association médicale sud-africaine, a expliqué à l’AFP que les premiers patients Covid contaminés par ce nouveau variant qu’elle a traité – une trentaine environ – n’ont présenté que des symptômes “légers” et cela même si ces derniers n’étaient pas vaccinés. Ce médecin signale toutefois signalé un cas de fièvre et de pouls élevé chez un enfant de 6 ans.

Certes, une plus grande contagiosité implique par ricochet que plus de personnes sont susceptibles d’être contaminées et donc d’être hospitalisées, ce qui implique donc qu’un virus plus contagieux est plus dangereux. Cependant, ce que la médecin veut dire par là est que le variant en lui-même n’est pas une menace directe plus grave pour les patients. “Je ne dis pas qu'il n'y aura pas de maladies graves mais, pour l'instant, même les patients que nous avons vus qui n'étaient pas vaccinés ont des symptômes légers, souligne Angelique Coetzee. Je suis persuadée que beaucoup de gens en Europe ont ce virus, mais cela n'a été que peu détecté parce qu'on était à l'affût de symptômes du Delta.” 

De nouveaux symptômes

Dans son cabinet, Angelique Coetzee a constaté que les patients se plaignent de symptômes différents des autres variants. “Ce qui les a amenés dans mon cabinet, c'est une fatigue extrême”, a-t-elle remarqué, ajoutant que pour l’instant cela n’a pas débouché sur des hospitalisations. Outre la fatigue, ils souffraient de courbatures, d'une toux sèche ou “d'une gorge qui gratte”, a-t-elle détaillé. Quelques-uns se sont également plaints d’une faible fièvre.

Les premières informations génétiques sur ce variant

Le séquence du génome de ce nouveau variant a livré des premières indications. La première qui saute aux yeux est la présence d’un nombre important de mutations, bien plus que les autres variants. Dans The Conversation, Tulio de Oliveira, un virologue sud-africain, note que la seule protéine Spike en comporterait plus de 30. Ce qui inquiète c’est que “les mutations concernées n’ont jamais été observées dans une telle combinaison jusqu’à présent”, note le virologue, alors que la protéine Spike entre dans la composition de la plupart des vaccins. En outre, le profil génétique d’Omicron semble très différent des autres variants et il semble appartenir à une nouvelle lignée de SARS-CoV-2.