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Movember

Cancer de la prostate : un test urinaire pour identifier les malades avec un bon pronostic

Par Jean-Guillaume Bayard

Les biomarqueurs urinaires peuvent mettre au jour la quantité de cellules cancéreuses dans une prostate, indiquant avec plus de certitude quels hommes ont besoin d'un traitement.

Chinnapong/iStock
Environ la moitié des hommes diagnostiqués avec un cancer de la prostate ont un risque intermédiaire.
Ce test urinaire évalue le risque sans avoir besoin de recourir à une biopsie invasive.

Movember est un évènement annuel qui sensibilise sur les maladies masculines telles que le cancer de la prostate, le plus fréquent chez l’homme. Il est plutôt rare avant 50 ans : la majorité des cas sont détectés vers 70 ans. Deux examens permettent de le dépister : le toucher rectal et le dosage de la PSA, l’antigène spécifique de la prostate. Mais chez les patients qui ont été diagnostiqués avec le cancer, un simple test urinaire permettrait d’identifier ceux qui sont à risque et qui ont besoin d’une surveillance active. C’est ce que révèle une étude menée par des chercheurs britanniques de l'université d'East Anglia dont les résultats ont été publiés dans la revue Life.

Diagnostiquer les hommes à risque “intermédiaire”

Le test Prostate Urine Risk (PUR) est déjà capable d’identifier les hommes atteints de cancers à haut et à faible risque. Les chercheurs ont montré dans cette nouvelle étude que grâce à quelques ajustements, il est désormais possible de détecter les hommes atteints d'une maladie à risque “intermédiaire” pour lesquels les options de traitement sont moins évidentes et pour qui les médecins ont du mal à prédire quelles tumeurs évolueront vers une forme plus agressive. Le risque fait référence à l'agressivité du cancer et à son potentiel de propagation à d'autres organes, ce qui finirait par tuer le patient, précisent les chercheurs.

Les auteurs de l’étude estiment qu’environ la moitié des hommes diagnostiqués avec un cancer de la prostate appartiennent à ce groupe intermédiaire. “On sait que la progression de la maladie chez les hommes à risque intermédiaire est associée à la présence de quantités croissantes de cancer de Gleason de type 4 dans leur prostate, ajoute le Dr Jeremy Clark, auteur principal de l’étude. Notre étude montre que le test PUR peut évaluer la quantité de modèle de Gleason 4 sans avoir besoin d'une biopsie. Ainsi, non seulement le PUR peut mesurer la présence d'un cancer agressif, mais il peut également mesurer des quantités croissantes de cancer agressif dans la prostate.”

Éviter la biopsie

Les chercheurs prévoient d’expérimenter leur nouveau test sur une plus importante cohorte de patients. “Nous sommes impatients de voir une validation plus poussée de cette recherche dans une cohorte d'étude plus large, assure Sarah Hsiao, directrice de la recherche biomédicale et de l'impact chez Movember, en commentaire de l’article. En cas de succès, ce test PUR non invasif peut être en mesure de soutenir le processus de prise de décision sans avoir besoin d'une biopsie invasive de la prostate qui est associée à une gêne et à un risque d'infection.”