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Sondage PremUp-Opinion Way

Grossesses à risque : quelles conséquences pour la mère et l’enfant

Par la rédaction

Pas moins de 20% des femmes sont concernées par les grossesses à risques. Un risque méconnu par les femmes, selon un sondage PremUp-Opinionway.

Caiaimage / Rex Feature/REX/SIPA
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Plus de 160 000 femmes ont eu grossesse à risque chaque année. C’est en fait une femme sur cinq qui est concernée, et pas une sur dix comme le croit la majorité des femmes. D’après un sondage Opinion Way commandé par la fondation PremUp et révélé le 27 septembre, les femmes connaissent mal l’ampleur des grossesses pathologiques.


Cette méconnaissance peut être lourde de conséquences puisque sur les 150 000 enfants qui naissent chaque année en France avec handicap, dont 7500 avec des déficiences sévères, plus de la moitié d’entre elles provient de ces grossesses pathologiques. Les conséquences peuvent être des handicaps moteurs, intellectuels, pulmonaires, métaboliques dus à la prématurité et au retard de croissance intra-uterin, qui vont impacter durablement la vie de l’enfant. Plusieurs phénomènes sont à l’origine de l’augmentation de ces grossesses dites « pathologiques ».


L’âge moyen de la 1ère grossesse ne cesse de reculer. Il est aujourd’hui à 28 ans alors qu’en 1967, il était de 24 ans. « On pense qu’au-delà de 40 ans, mais surtout au-delà de 43, 44, 45 ans, il y a plus de complications vasculaires, d’hypertension artérielle, plus de diabète et d’accouchements prématurés ; il y a aussi davantage de complications de l’accouchement même, de césariennes », confiait le Pr François Olivennes, gynécologue-obstétricien à pourquoidocteur. Mais c’est surtout l’hypertension artérielle qui entraîne des risques : pour l’enfant, avec des petits poids de naissance et l’hématome rétro-placentaire qui peut provoquer la mort du bébé ; pour la mère aussi avec des accidents vasculaires cérébraux et des embolies. Il est très important qu’une femme qui veut faire un enfant au-delà de 43, 44 ans fasse un bilan cardiologique avant toute grossesse.


La situation économique se dégrade. Or, il est démontré que les femmes dans la précarité bénéficient d’un moins bon suivi de leur grossesse. En 2010, 8% des femmes ont déclaré leur grossesse après trois mois. Elles sont souvent en situation de difficulté socio-économique. Principale conséquence : les visites médicales sont limitées au maximum. Elles manquent d’information sur leur grossesse, alors que les visites sont en majorité remboursées par la sécurité sociale.


Les grossesses multiples augmentent. Le recours de plus en plus important à la procréation médicament assistée et notamment à la FIV s’est traduit par une augmentation du nombre de jumeaux et de triplés. Or, les grossesses gémellaires ont un taux de prématurité 5 à 10 fois supérieur aux grossesses uniques. Un risque que les femmes méconnaissent, d’après le sondage PremUp.


Pour enrayer la courbe ascendante des grossesses pathologiques, il apparaît difficile d’agir efficacement sur ces trois facteurs : l’âge des mères, la situation économique et le recours à la PMA. La Fondation PremUp considère donc qu’ « il y a urgence à sensibiliser les femmes au travers de campagnes d’information d’envergure, » en insistant notamment sur l’importance d’un suivi médical régulier.