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CBNPC

Bientôt un vaccin contre le cancer du poumon ?

Par Mathilde Debry

Un nouveau vaccin contre le cancer du poumon a permis aux malades de vivre plus longtemps et dans de meilleures conditions. 

utah778 / istock.
46 363 nouveaux cas de cancer du poumon ont été recensés en 2018 (chez 31 231 hommes et 15 132 femmes).
Âge médian au diagnostic : 67 ans chez l’homme, 65 ans chez la femme.

Un vaccin a donné des résultats prometteurs pour lutter contre le cancer du poumon, selon l’étude de phase III Atalante dévoilée par Gustave-Roussy au congrès de l’ESMO.

Pour les patients en échec de traitement

Les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) représentent plus de 85 % des cancers du poumon et la première cause de mortalité par cancer chez les hommes. Pour soigner les formes métastatiques de ces cancers, la chimiothérapie et l’immunothérapie sont traditionnellement proposées aux malades. Mais "pour les patients en échec de traitement, on se trouve assez démunis, n’ayant alors pour seule option qu’une chimiothérapie (le plus souvent le docetaxel). Cela justifie que l’on cherche de nouvelles solutions, en conjuguant plusieurs immunothérapies, ou en imaginant de nouvelles modalités d’immunothérapie, dont le vaccin OSE-2101, étudié dans l’essai Atalante, fait partie", explique le Pr Besse, oncologue, spécialiste des cancers du poumon, directeur de la recherche clinique à Gustave Roussy et auteur principal de l’étude Atalante.

Les résultats d’une étude de phase II avaient précédemment montré un contrôle prolongé de la maladie chez un quart des patients soumis à une injection sous-cutanée du vaccin OSE-21. Ceux de la phase III confirment l’avantage de ce traitement sur la chimiothérapie seule. "Le bénéfice concerne les patients qui ont reçu au moins 3 mois d’immunothérapie", observe le Pr Benjamin Besse. Dans ce groupe, l’avantage du traitement ne s’est pas mesuré à la diminution de la taille tumorale (8 % dans le groupe vaccin vs 18 % dans le groupe chimiothérapie) mais dans le contrôle prolongé de la maladie, avec un gain de survie médiane de 3,6 mois dans le groupe vaccin.

Une meilleure qualité de vie

"On observe également deux fois moins de toxicités graves qu’avec la chimiothérapie", ajoute le spécialiste. Les effets secondaires se révèlent également moindres qu’avec une immunothérapie, se limitant essentiellement à celles attendues avec tout vaccin : réaction au point d’injection (39 %), fièvre (19 %) et arthralgie (11 %). "Au total, ce traitement semble avoir une efficacité, avec une meilleure tolérance que la chimiothérapie, dans une population particulière", conclut le Pr Besse.