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20 ème anniversaire

11 septembre : le régime méditerranéen au secours des pompiers intoxiqués ?

Par Diane Cacciarella

Lors des attentats du 11 septembre 2001, les pompiers présents ont été exposés à des fumées toxiques pouvant provoquer des séquelles pulmonaires à long terme. Mais, même 20 ans plus tard, il leur serait possible d’en limiter les conséquences.

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De nombreux sauveteurs intervenus sur les attentats du 11 septembre 2001 souffrent de séquelles pulmonaires
IMC élevé, hypertension et cholestérol aggravent le risque de développer une maladie pulmonaire
Perte de poids et alimentation équilibrée permettraient de réduire ce risque

Près de 3000 personnes sont mortes dans l’effondrement des tours jumelles de New York, aux États-Unis, lors des attentats du 11 septembre 2001. Pour les secourir, des milliers de pompiers sont immédiatement intervenus. Tous ont été exposés à des niveaux dangereux de particules fines provenant du feu. Depuis, plusieurs études ont montré l’impact très négatif de l’inhalation de ces fumées toxiques sur la santé de ces professionnels à long terme. En effet, beaucoup de ceux étant intervenus le jour du drame ont, par exemple, été atteints de lésions et maladies pulmonaires les années suivantes. Mais, selon une nouvelle étude publiée dans la revue American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, il serait possible de réduire ces séquelles pulmonaires. 

Cinq facteurs de risque pour les maladies pulmonaires

Les chercheurs ont identifié cinq facteurs de risque qui prédisposeraient les pompiers mobilisés lors des attentats du 11 septembre à développer une maladie pulmonaire. Il s’agit de l’indice de masse corporel (IMC) trop élevé, la résistance à l’insuline, l’hypertension artérielle ainsi que l’augmentation des taux de sucre et de cholestérol dans le sang. Ainsi, en les réduisant, il serait possible de limiter les conséquences de l’exposition aux particules fines que les professionnels du feu ont subi.  

Perdre 3 kilos réduirait le risque de lésion pulmonaire de 20% 

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé 20 ans de données médicales - IMC, années de tabagisme et durée de leur intervention le jour des attentats - de plus de 5 700 pompiers mobilisés le 11 septembre 2001. 1 475 d’entre eux avaient développé une maladie pulmonaire dans les années qui ont suivi. "Nos résultats devraient rassurer les premiers intervenants du World Trade Center car il existe des mesures pour protéger leurs poumons même des décennies après l'exposition", assure Sophia Kwon, l’un des auteurs de l'étude. En effet, selon les chercheurs, l'ajustement d'au moins un des cinq facteurs pourrait réduire considérablement le risque de développer une maladie pulmonaire chez les pompiers dans les cinq ans - voire même dans les 20 ans - après les expositions aux fumées toxiques dans les tours jumelles. Par exemple, pour un pompier de taille moyenne, une perte de poids d'un peu plus de trois kilogrammes pourrait réduire de 20 % son risque de lésion pulmonaire. 

Le régime méditerranéen, un bon remède 

Lors de précédents travaux, cette même équipe de chercheurs avait découvert que le fait de placer ces pompiers sous un régime méditerranéen réduisait leur risque de maladie pulmonaire. Il s’agit d’une cuisine basée sur des produits bons pour l’organisme, comme l’huile d’olive, les fruits, les légumes, les légumineuses, etc. Les plats peuvent être riches mais sont équilibrés. Cette alimentation est réputée vertueuse car elle préviendrait, entre autres, certains cancers et maladies cardio-vasculaires. Lors de l’étude, 100 participants ont donc suivi ce régime pendant six mois et ont perdu près de 2 points d'IMC, passant de 33 à 31 en moyenne. Ils présentaient aussi moins de signes de maladie pulmonaire qu'ils n'en avaient signalé avant la période d'étude. "Ces résultats offrent aux pompiers une solution concrète pour perdre du poids et obtenir les bénéfices pour leur santé pulmonaire", explique George Crowley, l’un des auteurs de l’étude. 

Des conclusions aussi valables pour les citadins

Les résultats de notre étude peuvent être appliqués non seulement aux pompiers, mais aussi aux millions de citadins exposés quotidiennement à la pollution de l'air, explique Anna Nolan, l’un des auteurs de l’étude. Ils doivent être conscients que bien que leur environnement pose de réels risques pour la santé, ils peuvent tout de même minimiser ceux liés à des maladie pulmonaire même s'ils ne peuvent pas modifier leur exposition". À l’avenir, l’équipe de chercheurs souhaite étendre ses recherches afin de déterminer sur le régime alimentaire méditerranéen pourrait profiter à une population plus diversifiée qui a été exposée à des polluants urbains.