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Modélisations

40 000 cas delta par jour au 1er août : les scénarios envisagés par l'institut Pasteur

Par Mégane Fleury

Selon l'Institut Pasteur, le nombre d’admissions quotidiennes dans les hôpitaux pourrait être similaire à celui de novembre 2020 à la mi-août, et dépasser celui de la première vague en septembre. 

monsitj/ISTOCK
Vendredi 9 juillet, le variant Delta représentait 51,7% des nouvelles contaminations en France.
En mars 2020, le confinement a permis de réduire le taux de transmission du virus de 80%.
Depuis le début de l’épidémie, plus de 111 000 personnes sont décédées de la Covid-19 en France.

Ce sont des données anxiogènes : l’Institut Pasteur a modélisé l’évolution des contaminations par le variant Delta de la Covid-19 dans les prochaines semaines en France. Face à la croissance rapide du virus, le nombre de cas pourrait largement augmenter dans les prochaines semaines, et renforcer la pression sur les hôpitaux.

De 10 000 à 40 000 nouveaux cas le 1er août

L’Institut Pasteur s’est basé sur le taux de reproduction du virus. En ce moment, il faut entre 3,5 et 10,4 jours pour que le nombre de cas Delta double en France métropolitaine, avec un taux de reproduction du virus estimé à 2.0 entre le 15 juin et le 5 juillet. Ce taux désigne le nombre de personnes qu’un individu contaminé va infecter. "D’après ce modèle, on pourrait atteindre 40,000 cas Delta par jour le 1er août si la croissance exponentielle se poursuit au rythme actuel (Rd=2.0), et 11,000 ou 24,000 cas Delta par jour si Rd redescend à 1.5 ou 1.8 à compter du 8 juillet", indiquent les scientifiques. 

Ils ont travaillé sur un autre modèle, prenant en compte cette fois l’immunité vaccinale et naturelle, c'est-à-dire celle des personnes ayant déjà contracté le virus, et les dynamiques de transmission. D’après ces projections, il pourrait y avoir 35 000 nouveaux cas par jour début août si le taux de reproduction reste inchangé, et 10 000 s’il passe à 1.5. 

La crainte d’une nouvelle saturation des hôpitaux

Cette hausse des cas risque d’avoir des conséquences sur les hospitalisations. Dans le scénario le plus sombre, où le taux de reproduction est de 2.0, "le nombre journalier d’admissions à l’hôpital pourrait atteindre mi-août les valeurs observées lors de la deuxième vague (novembre 2020), avec un pic début septembre dépassant largement la taille de la première vague (mars 2020) ». Si ce taux baisse à 1,8, le pic d’hospitalisations interviendrait courant septembre, "avec un nombre de lits occupés en soins critiques substantiellement supérieur au pic de mars 2020 du fait d’une population plus jeune de patients hospitalisés". Il faudrait que le taux de reproduction du virus passe à 1.5 pour que le pic d’hospitalisations soit inférieur à celui des vagues précédentes.

"Des réductions même relativement faibles du taux de transmission cet été (de l’ordre de 10 à 25%) permettraient de réduire de façon importante la taille du pic d’hospitalisations et de retarder la survenue de ce pic à un moment où l’hôpital serait en meilleure position pour absorber un afflux de patients ", souligne l’Institut Pasteur. Selon ces spécialistes, un effort moins important que ce qui a été fait précédemment pourrait suffire à le faire diminuer. Fin juin, l'Institut avait publié une autre étude sur la lutte contre le virus. "La vaccination des non-vaccinés est l’approche la plus efficace pour contrôler l’épidémie", concluaient ses auteurs.