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A l'officine et dans les hôpitaux

28 millions de Français ont ouvert un dossier pharmaceutique

Par Bruno Martrette

Le dossier pharmaceutique officinal conçu pour éviter les interractions médicamenteuses a été étendu à l'hôpital. 

TESCHNER/CARO FOTOS/SIPA
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Il s'est illustré lors de l'alerte du Furosémide, ce diurétique suspecté pendant quelques jours de contenir des pilules de somnifères dans certains de ses blisters. En quelques heures, bien que l'alerte ait été donnée un vendredi à 18h39, heure proche de la fermeture des pharmacies, plus aucune boîte de ce générique n'était accessible. C'est le dossier pharmaceutique alerte (DP-Alerte) qui a permis ce coup de force et cette capacité de réaction des pharmaciens.

Ces derniers disposent également du dossier pharmaceutique patients. Il rassemble, pour chaque bénéficiaire de l'Assurance maladie qui le souhaite, tous les médicaments (precrits ou conseillés par un pharmacien) qui lui ont été délivrés au cours des quatre derniers mois. Grâce à ce DP-Patient, le pharmacien peut vérifier que certains médicaments ne font pas double emploi ou qu'il n'y a pas de risque d'interactions dangereuses.
Et ce dispositif connaît un franc succès. En septembre 2013, plus de 28 millions de patients ont ouvert un dossier et 98 % des officines peuvent le gérer.

Ce succès a poussé les autorités et les représentants des pharmaciens à étendre la diffusion du DP. Dès janvier prochain, des expérimentations seront lancées pour permettre aux médecins hospitaliers de le consulter. Yannick Le Guen, sous-directeur du pilotage de la performance des acteurs de l'offre de soins à la direction générale de l'offre de soins (DGOS), a indiqué que 55 établissements y participaient dans 17 régions.


Ecoutez Yannick Le Guen, direction générale de l'offre de soins : « Si ce dispositif est favorable pour les établissements de santé, on pourrait même envisager de l'étendre aux médecins de ville...»



Enfin, autre extension du dispositif, le DP-Rupture, pour la gestion de l'information sur les ruptures d'approvisionnement. Lors de la récente pénurie de Lévothyrox, un médicament prescrit pour réguler la  thyroïde, l'Agence de sécurité du médicament (Ansm) révélait d'ailleurs que 45 médicaments jugés indispensables étaient actuellement en rupture d'approvisionnement. Ce nouveau dispositif va permettre d'avoir une photographie plus conforme à la réalité. Selon Isabelle Adenot, présidente de l'Ordre des pharmaciens, ce DP-rupture prend en compte l'ensemble des médicaments.


Ecoutez Isabelle Adenot, présidente de l'Ordre des pharmaciens : « On va découvrir grâce à ce pilote que ce n'est pas du tout 45 médicaments manquants, c'est beaucoup plus. On voit qu'il y a vraiment un problème et c'est important de mettre de la transparence là-dedans...»