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Apprentissage précoce

Un apprentissage stimulant avant 5 ans, gage de réussite à la quarantaine

Par Paul-Emile François

A la quarantaine, le cerveau des enfants ayant reçu une éducation intellectuellement stimulante est plus volumineux. Ce qui leur assure une meilleure qualité de vie.

romrodinka/iStock
La qualité de l'apprentissage avant 5 ans est déterminante pour une vie réussie aux alentours de la quarantaine
Elle a des effets sur les comportements sociaux mais aussi sur la taille du cerveau

Parler, jouer, échanger avec les jeunes enfants pour les éveiller est le moyen le plus sûr de les amener à une vie réussie lorsqu'ils seront adultes. C'est ce que démontre une étude menée par des chercheurs de Virginia Tech et de l'université de Pennsylvanie publiée dans le Journal of Cognitive Neuroscience qui conclut qu'un bon environnement d'apprentissage au cours des cinq premières années de vie a un impact quatre décennies plus tard sur la taille et le fonctionnement du cerveau.

"Notre recherche montre une relation entre la structure cérébrale et cinq années d'expériences éducatives et sociales de haute qualité", affirme Craig Ramey, auteur principal de l'étude. Celle-ci a consisté à analyser à partir de l'imagerie cérébrale les changements statistiquement significatifs qui apparaissent dans la structure du cerveau à l'âge mûr en fonction de l'environnement dans lequel se sont passées les cinq premières années de vie.

Soutien éducatif de haute qualité

Un groupe d'enfants a reçu dès l'âge de six semaines des soins de santé, des services de nutrition et de soutien à la famille auxquels se sont ajoutées pour certains cinq années de soutien éducatif de haute qualité cinq jours par semaine et cinquante semaines par an. Des examens de suivi réalisés auprès de 47 participants à l'étude ont montré que les 29 qui faisaient partie du groupe ayant reçu un enrichissement éducatif axé sur la promotion du langage, de la cognition et de l'apprentissage interactif avaient une taille accrue de l'ensemble du cerveau, y compris le cortex et les zones associées au langage.

Ces constatations ont été faites en étudiant, au moment où les enfants atteignaient la fin de la trentaine ou le début de la quarantaine, les scanners de l'ensemble du cerveau, mais aussi des examens plus ciblés portant sur le cortex et cinq autres régions cérébrales sélectionnées pour leur lien attendu avec la stimulation cognitive.

Des effets biologiques accompagnent les avantages comportementaux

Les scientifiques soulignent que les résultats pour le groupe bénéficiant d'un enrichissement éducatif étaient plus spectaculaires pour les hommes que pour les femmes, sans que les raisons de cette situation puissent être expliquées.

"Ces résultats révèlent que des effets biologiques accompagnent les avantages comportementaux, sociaux et économiques des expériences liées à la petite enfance et soutiennent la valeur d'un apprentissage positif et d'un soutien socio-éducatif pour tous les enfants, en particulier pour améliorer les résultats des enfants qui sont vulnérables dans les premières années de la vie", soulignent les chercheurs.