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Etude l'Inserm

Dépendance : l'ecstasy aussi dangereux que les autres drogues

Par Bruno Martrette

Après seulement quelques prises, l’ecstasy créerait un phénomène de dépendance aussi fort que les autres drogues (cocaïne, alcool ou tabac). C'est l'anxiété qui pousserait l'usager à reconsommer.

© Willy Turner (Inserm)

En plus d'être très dangereux pour ses usagers, l'ecstasy aurait d'après les scientifiques un fort pouvoir addictif. En effet, selon une étude de l'Inserm, la prise répétée d'ecstasy modifierait les réseaux neuronaux avec un risque accru de dépendance. La MDMA, l'autre nom de l'ecstasy, rendrait donc accro ses consommateurs, au même titre que les amphétamines, la cocaïne, la morphine, ou l'alcool. 

L'anxiété à l'origine de la dépendance
Pour arriver à cette conclusion, l'équipe dirigée par Jean-Pol Tassin (Unité Inserm 952), a administré quatre doses successives de MDMA à environ 700 souris puis effectué une batterie de tests comportementaux et physiologiques et d'analyses moléculaires sur ces rongeurs. 
Conclusion des scientifiques, « nous constatons une stimulation accrue et prolongée des neurones à noradrénaline et à sérotonine. Ils perdent leur capacité à auto-réduire leur niveau d’excitation et cela provoque un découplage entre ces deux types de neurones. Résultat, le comportement des animaux s’altère avec le nombre de prises et ils deviennent extrêmement anxieux », explique le chercheur.
Et ce sentiment d'anxiété que crée l'ecstazy serait à l'origine de la dépendance au produit. « Certains consommateurs  présentent des troubles du comportement et une addiction pérennes après seulement quelques prises. Ces personnes sont extrêmement anxieuses en l’absence de drogue et ressentent une envie irrépressible de reprendre du produit », rajoute-t-il.

Des cibles thérapeutiques potentielles
Au-delà de ce constat pour les victimes de l'ecstasy, ces travaux apportent déjà des clés pour désamorcer le phénomène.  « Il faudrait trouver une ou deux molécules capables d’agir sur ces cibles et ainsi rétablir une activité neuronale normale. Cela permettrait de restaurer la communication entre les deux types de neurones et de réduire l’anxiété et le risque de dépendance », conclut le chercheur.