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Coronavirus

Covid-19 : l’aspirine, traitement potentiel contre les thromboses

Par Jean-Guillaume Bayard

Un grand essai clinique britannique a été lancé pour étudier si l’aspirine peut réduire le risque de thrombose causée par une infection à la Covid-19.

Elena Rui/iStock
L'aspirine est testé pour sa faculté à fluidifier le sang pour lutter contre les thromboses causées par la Covid-19.
Il intègre l'essai clinique britannique Recovery qui teste plusieurs traitements potentiels contre le virus.

L’utilisation de l’aspirine chez les patients a longtemps fait débat alors que le médicament pourrait finalement se révéler être un traitement efficace. En mars dernier, les autorités sanitaires françaises ont annoncé que les AINS, dont fait partie l’aspirine, pourraient aggraver l’infection par le SARS-CoV-2. De nombreux spécialistes se sont depuis interrogés sur cette annonce et militent pour une réévaluation de cette hypothèse. Des chercheurs britanniques vont plus loin et ont lancé un essai clinique qui vise à évaluer l’effet de l’aspirine comme traitement potentiel.

L’aspirine réduit le risque de formation de caillots sanguins

Dans le cadre de leur essai Recovery, les chercheurs vont déterminer si le risque de thrombose suite à une infection à la Covid-19 peut être atténué grâce à l’aspirine. La thrombose se caractérise par la formation de caillots sanguins responsables d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). L’infection à la Covid-19 entraîne une hyperréactivité des plaquettes, les fragments de cellules qui aident à arrêter les saignements, qui engendre la formation de caillots sanguins. Récemment, des chercheurs ont découvert dans le sang un anticorps auto-immun qui déclenche la formation de caillots dans les artères, les veines et les vaisseaux microscopiques, ce qui restreint l’échange d’oxygène et multiplie les risques d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez les patients Covid-19.

L’aspirine, couramment utilisé comme fluidifiant sanguin, pourrait se révéler efficace. En tant qu’agent antiplaquettaire, ce médicament pourrait réduire le risque de formation de caillots sanguins, est-il écrit sur le site de l’essai clinique Recovery. “Il y a une raison claire de croire qu’elle (l’aspirine) pourrait être bénéfique, et elle est sûre, peu coûteuse et largement disponible”, a poursuivi Peter Horby, un des responsables de l’essai clinique. L’essai clinique va être mené sur 4 000 patients. La moitié va recevoir 150mg d’aspirine par jour tandis que l’autre moitié va recevoir un placebo. 

L’essai Recovery continue de tester plusieurs traitements potentiels 

L’essai clinique Recovery continue de tester d’autres traitements potentiels contre la Covid-19. L’azithromycine, un antibiotique courant, le cocktail d’anticorps Regeneron, utilisé notamment par le président américain Donald Trump, l’antiinflammatoire Tocilizumab, le corticoïde Dexamethasone et le plasma sanguin sont les autres médicaments au banc d’essai.