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Plaies ou incisions : comment bien gérer la cicatrisation

Par Th. B.

La cicatrisation d'une plaie ou d'une incision est un processus inflammatoire qui peut “déraper” et provoquer des cicatrices dites “hypertrophiques” qui représentent une gène esthétique ou fonctionnelle. Quelques règles à suivre pour favoriser une cicatrisation de bonne qualité.

Mardoz/iStock
Comment s'assurer qu'à la suite d'une blessure provoquant une plaie ou après une intervention chirurgicale la peau ne soit pas marquée par une cicatrice trop importante ? D'abord mettre les choses dans le bon ordre : “On a tendance à appeler une plaie fraichement suturée une cicatrice, c'est un erreur!", avertit Richard Zloto, chirurgien plastique. Pour ce praticien, “une incision fraichement suturée est avant tout une incision, ou une plaie ou une perte de substance, on ne peut parler de cicatrice qu'au moment où elle est effectivement cicatrisée”. C'est une évidence qu'il est pourtant important de rappeler puisque c'est grâce au respect de ce “timing” dans la guérison d'une plaie que l'on peut agir opportunément pour éviter qu'elle provoque une cicatrice hypertrophique.

Ce type de cicatrice est lié à un processus de cicatrisation plus intense et plus long que la normale. Celui-ci prend habituellement quelques mois avant que la peau retrouve presque son état d'avant la plaie ou l'incision. Mais lorsque l'inflammation est plus importante et que la cicatrisation s'étend sur plusieurs mois et parfois jusqu'à un an, il y a un risque que la cicatrice soit hypertrophique, c'est à dire avec une surface, un relief et une couleur plus marqués que d'ordinaire. ce qui n'est pas seulement un problème esthétique mais peut aussi être cause de douleurs ou de gène dans certains mouvements.

C'est donc lorsque le processus de cicatrisation est bien avancé que l'on peut intervenir pour espérer qu'il aboutisse à une cicatrice de bonne qualité. Et il y a pour cela plusieurs choses à faire… ou à ne pas faire !

Ce qu'il faut faire :

- Il faut en priorité éviter de “mobiliser” la cicatrice, c'est à dire qu'il est indispensable de “la laisser le plus au repos possible”, comme le souligne Richard Zloto, afin de “permettre à la peau de cicatriser dans une bonne position”. C'est évidemment parfois compliqué lorsque la plaie qui a généré la cicatrice se trouve, par exemple, sur une articulation. Mais c'est la première précaution à prendre.
- Les massages représentent une prise en charge très importante pour prévenir une cicatrice hypertrophique. “Ils doivent être systématiques pour permettre à la cicatrice de retrouver sa souplesse”, précise Richard Zloto. Mais s'il s'agit d'un “bon adjuvant” pour éviter les adhérences et redonner de la souplesse, le massage reste toutefois, selon le chirurgien, “insuffisant si la cicatrice doit évoluer vers un mode hypertrophique”, risque lié à une prédisposition génétique ou à sa localisation sur certaines parties du corps comme le dos, le thorax ou ... les oreilles.

Ce qu'il ne faut pas faire :

- La pire des choses à faire lorsqu'une plaie ou une incision se transforment en cicatrice, c'est s'exposer au soleil. Ce qui peut sembler efficace pour redonner une unité à la couleur de la peau “ne fait que rajouter un processus inflammatoire au phénomène inflammatoire de la cicatrisation et favorise l'évolution de la cicatrice vers un mode hypertrophique”, avertit Richard Zloto.
- Le tabagisme est aussi un ennemi d'une bonne cicatrisation. “Chez les fumeurs, la peau est moins bien vascularisée, ce qui entraîne un défaut de cicatrisation”, précise le praticien.
- Certains régimes alimentaires pour perdre du poids peuvent aussi contrarier la cicatrisation lorsqu'ils sont mal équilibrés.

Les pathologies ou traitements qui perturbent la cicatrisation :

- Il existe des maladies ou des traitements qui augmentent le risque d'une mauvaise évolution d'une cicatrice. Il s'agit notamment du diabète qui, par ses effets sur la circulation sanguine, perturbe, voire parois empêche, le déroulement normal du processus de cicatrisation.
- Les patients traités avec des immunosuppresseurs ou de la radiothérapie risquent eux-aussi de voir leur cicatrisation contrariée.

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