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Été 2020

Noyades : une baisse en trompe l'oeil

Par Amanda Breuer-Rivera

Santé publique France assure que le nombre de passages aux urgence pour noyade a baissé de 12% cet été 2020. Un bilan estival dont il faut se réjouir ... mais aussi se méfier.

studio-laska/istock
Le nombre de passages aux urgences pour noyade à l'été 2020 est en diminution de 12% par rapport à 2019 et 2018.
Une bonne nouvelle qui s'explique par les effets de la Covid-19 (fermeture des piscines jusqu'à la fin juin, baisse fréquentation des plages, diminution du nombre de touristes) et par la météo peu favorable en juin et début juillet.
Cependant, le mois d'août a connu une hausse de cet indicateur probablement à cause de la canicule qui aurait poussé les gens à se rendre davantage auprès des points d'eau.

Les Français ont-ils été plus prudent durant leur baignade ? Rien n'est moins sûr. 961 personnes ont été emmenées aux urgences pour noyade entre le 1er juin et le 1er septembre 2020. Un chiffre en baisse de 12% par rapport à l'été 2018 - avec 1 142 cas - et les beaux-jours de 2019 - comptabilisant 1 040 urgences de ce type. Une bonne nouvelle qu'il faut malheureusement relativiser : cette diminution serait en partie due à la Covid-19.

Le réseau de surveillance Oscours (Organisation de la surveillance coordonnée des urgences) observe une réduction du nombre de passage aux urgences pour noyade de 27%. Or ce recul des accidents serait en partie dû à la fermeture des piscines publiques ou privées payantes - comme les bassins municipaux, les bases de loisir, parcs d'attraction -, des piscines privées à usage collectif des hôtels, résidences de vacances ou camping, mais également à la restriction d'accès de certaines plages en raison de l'épidémie de Covid-19, évitant ainsi mécaniquement le nombre de noyades. De la même manière, le nombre de passages au urgences pour noyade diminue également en juillet de 17%. Là, Santé publique France rappelle qu'à cette même période "la baisse de fréquentation touristique de certaines régions, notamment par les touristes étrangers, a aussi eu un impact sur les baignades". À ce facteur "Covid" s'ajoute des conditions météorologiques moins favorables en terme de température et d'ensoleillement. Ainsi sans la tentation de "piquer une tête", le risque de se noyer est également moindre.

Cependant, le nombre de passages aux urgences pour noyade a augmenté en août de 5%. La raison ? Probablement, la canicule. "Le mois d'août 2020 a été classé troisième mois d'août le plus chaud depuis 1900, rappelle Santé publique France. [Ce qui pourrait se traduire par] une augmentation de la fréquentation des lieux de baignade."

Enfants et seniors

Cette évolution du nombre de passages aux urgences pour noyade est à moduler selon le littoral. Les régions possédant des plages avec un accès à une mer "chaude" comptabilisent toujours un grand nombre de passage aux urgences pour noyade. La Nouvelle-Aquitaine compte 168 cas un chiffre stable par rapport aux 162 passages en 2019, mais moindre qu'en 2018 qui en comptait 200. L'Occitanie enregistre cette année une baisse en passant sous la barre de 200 enregistrements aux urgences, un cap qu'elle n'avait pas franchis ces deux dernières années. Provence-Alpes-Côte d'Azur dénombre aussi moins de cas cette année mais elle demeure la région la plus concernée par ce fléau avec 249 passages aux urgences. Des chiffres bien plus élevés que dans les départements d'Outre-mer qui enregistre une nette diminution du nombre de drame cette année par rapport à 2019 en comptant que 27 cas.

Dans le Grand-Est, Centre-Val-de-Loire, Auvergne-Rhône-Alpes le nombre de passages aux urgences est faible et continue de baisser cette année. Cette diminution est particulièrement notable en Île-de-France où 19 cas ont été recensé contre 47 en 2019 et 53 en 2018. Cependant ces chiffres se dégradent légèrement dans des régions peu habituées à ce phénomène comme en Bourgogne-Franche-Comté (29 cas cet été), en Corse (29), Hauts-de-France (42) et la Bretagne (29). À noter le mauvais été du Pays-de-la-Loire qui enregistre 45 cas en 2020 contre 31 en 2019 et 29 en 2018.

Ces personnes en détresse dans l'eau sont à 43% des enfants de moins de 6 ans et à 13% des seniors de plus de 65 ans. Une proportion stable par rapport aux années précédentes.