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Covid-19

Le match : visière contre masque

Par Amanda Breuer-Rivera

Une nouvelle étude s'intéresse à la protection qu'apporte la visière en plastique. Si elle n'est pas aussi efficace que le masque, elle a quelques avantages. Voici la comparaison de la visière avec le masque.

PS3000/istock
MOTS-CLÉS :
Les masques protègent davantage contre les infections respiratoires que les visières.
Les masques sont toujours légaux, les visières seulement tolérées.
Les visières sont par contre plus confortables et moins chers sur le long terme que les masques.

Vous êtes plutôt "masque" ou "visière" ? Malheureusement, les Français n'ont pas toujours le choix entre ces deux outils pour se protéger - eux ainsi que leur entourage - de la pandémie de Covid-19. Nous vous proposons de comparer ces deux accessoires plus du tout facultatifs aujourd'hui.

Confort : un point pour la visière

Pas de mystère sur ce point : la visière laisse la visage à l'air libre et permet de sourire aux gens.

Le masque couvre la bouche, étouffe la voix, provoque parfois de la buée sur les lunettes et son contact avec la peau peut parfois provoquer des démangeaisons.

Sécurité : le masque loin devant

Cependant le confort n'apporte pas la sécurité. Dans une étude publiée le 1er septembre dans la revue américaine - avec comité de lecture - "Physique des fluides", une équipe de recherche de l'Université atlantique de Floride démontre que la visière ne protège pas contre les particules en suspension dans l'air. Les scientifiques ont simulé la circulation de l'air propulsé par une personne en train de tousser ou d'éternuer grâce à de l'eau et de la glycérine. Là ils ont observé qu'une partie importante des particules projetées s'introduisait sous la visière. "Les visualisations indique que bien que si les écrans faciaux bloquent le début du mouvement jet [NDLR : produit par une toux ou un éternuement], les gouttelettes expulsées peuvent se déplacer autour de la visière avec une relative facilité"; écrivent les auteurs de l'article.

Les masques en tissu ou chirurgicaux sont considérés comme des outils de filtration, plus ou moins performant, de l'air expiré - et non inspiré sauf pour le FFP2 qui lui ne filtre pas les expirations. De ce fait ils sont plus performants pour protéger contre les gouttelettes que les visières, à condition de le porter correctement et d'en changer toutes les 4 heures où lorsqu'il devient humide.

Cependant la protection des masques face au virus porte à débat. À ce jour, le Haut conseil de santé publique, ainsi que l'Organisation mondiale de la santé, rappellent que la meilleure protection contre la propagation de la Covid-19 demeure le respect de ces trois conditions : la distanciation sociale, les gestes barrière et le lavage régulier des mains.

Le port obligatoire : le masque toujours, la visière parfois

En France, s'il y a obligation de porter un masque, tous les types de masques sont légaux : les chirurgicaux mais également ceux en tissu à partir du moment où ils suivent les recommandations Afnor. Le port du masque est obligatoire dans tous les lieux clos -notamment au travail- et parfois en extérieur dans l'espace public selon la décision des Préfectures.

En ce qui concerne les visières, c'est plus délicat. "Les visières ne sont pas une alternatives au port du masque, explicite le Ministère du travail. Dans les situations où les alternatives au port du masque sont possibles, l'utilisation des visières ne peut être le seule mesure de prévention." Le ministère du travail dans son "Protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprises" du 31 août dernier, donne des exemples et des conditions où le port de visière est toléré.

Pour le gouvernement, la visière n'est qu'un "moyen supplémentaire de protection du visage et des yeux face aux virus transmis par les gouttelettes, en complément du port du masque", une position en accord avec l'avis du Haut conseil de la santé publique.

Prix : la visière loin devant

Une visière coûte entre 3 et 5 euros en moyenne, cependant elle est réutilisable autant de fois que l'on souhaite puisqu'il suffit de la laver avec un chiffon et un virucide.

Les masques en tissu oscillent dans la même gamme de prix mais doivent être lavés ou changés lorsqu'ils sont salis ou que la maille d'abîme. Les masques chirurgicaux ne peuvent pas être portés plus de 4 heures ce qui à la longue les rend plus onéreux.