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Assistance médicale à la procréation

Le cerveau des bébés-éprouvette se développe comme les autres

Par la rédaction

Les enfants nés grâce à une assistance médicale à la procréation présentent un développement cérébral similaire à celui des enfants nés d'une grossesse spontanée.

REVELLI-BEAUMONT/SIPA

Depuis Louise Brown, le premier bébé éprouvette née en 1978, 5 millions d’enfants sont nés quelque part dans le monde grâce à la fécondation in vitro (FIV). La publication danoise, parue dans la revue spécialisée Fertility and Sterility, est une méta-analyse, c’est à dire une combinaison des données de 79 études déjà publiées. Elle porte donc au total sur plus de 2,4 millions d’enfants, soit près de la moitié de tous les enfants nés par FIV. Les auteurs se sont intéressés à 4 aspects : le développement cognitif des enfants, leur développement comportemental et socio-émotionnel, leur développement psychomoteur et les troubles mentaux.


Chez les enfants entre un et deux ans, un risque de retard cognitif a bien été noté dans quelques études, mais les auteurs estiment que cela pouvait être dû aux différences d'âge entre les enfants au moment des tests. D’autant plus que les résultats n'étaient pas significatifs dans les études traitant d’autres classes d'âge.

Plusieurs études suggéraient qu'il y avait plus fréquemment un déficit socio-émotionnel chez les enfants de moins de deux ans nés d'une assistance médicale à la procréation (AMP). Mais là encore, ce résultat n'était pas retrouvé dans les études sur les autres classes d'âges. A l’inverse, certaines études avaient même tendance à décrire un caractère moins agressif chez les enfants nés d'une FIV.

Dans l'ensemble, les études ne montrent pas d'association entre la naissance sous AMP et un déficit du développement psychomoteur, ou tout au plus dans les premières années de l'enfant et le lien n’est plus significatif après quelques années.


Contradictions sur le risque d’autisme et de retard mental

Les résultats sont plus contradictoires en ce qui concerne le risque de trouble mental. Une étude anglo-suédoise publiée dans la grande revue médicale JAMA début juillet associait la naissance sous AMP à une augmentation modeste du risque de retard mental chez l'enfant. L’âge de la mère plus avancé au moment de la grossesse et la part plus élevée d’enfants ayant un petit poids à la naissance faisaient partie des hypothèses explicatives. D’autres études ont au contraire conclu qu'il y avait un risque d'autisme plus faible chez les enfants nés d’une FIV.


Les auteurs de cette méta-analyse suédoise estiment que leurs résultats les plus solides concernent les âges compris entre un et cinq ans et démontrent une absence de lien entre naissance sous assistance médicale à la procréation et trouble du neurodéveloppement. Pour ce qui est du développement émotionnel et psychomoteur et du risque de troubles mentaux, les résultats des différentes études sont plus contradictoires, mais la tendance globale va dans le sens d’une absence de différence entre un enfant conçu spontanément et un bébé éprouvette.