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Accouchement : un hashtag pour briser le tabou du post-partum

Par Mégane Fleury

Sur les réseaux sociaux, des femmes partagent des publications sur la période post-accouchement. Elles y racontent leurs difficultés pour mieux sensibiliser. 

Daisy-Daisy/iStock

Des femmes ont décidé de montrer l’envers du décor de la maternité. Sur les réseaux sociaux, elles partagent des publications avec le hashtag #Monpostpartum pour sensibiliser aux réalités de la période post-accouchement : des douleurs physiques et psychologiques face auxquelles les femmes se sentent souvent seules. 

Une réaction à une publicité censurée 

Me voici, portant une couche pour adulte, épongeant le sang qui coule pendant des jours et des semaines, le ventre encore gonflé, l’utérus encore étendu, les contractions qui le remettent doucement en place, les jambes bleuies, les points qui tirent, l’impossibilité de s’asseoir sans douleur, l’urine qui brûle, l’impression d’être passée sous un rouleau compresseur”, raconte Illana Weizman sur Instagram. Cette doctorante et militante féministe partage les difficultés qu’elle a traversé pendant cette période de “convalescence”.

Sa publication est une réaction à la décision de la chaîne ABC News : elle a refusé de diffuser une publicité parlant des séquelles de l’accouchement pendant la cérémonie des Oscars. Le spot de la marque Frida Mom promeut les produits de soin pour la période post-partum. Le clip vidéo montre une jeune maman qui se lève en pleine nuit pour changer sa protection hygiénique : elle marche péniblement, son bébé pleure en fond sonore, et elle rince ses points de suture d’épisiotomie. La chaîne de télévision l’a jugée trop “crue”. La mannequin américaine Ashley Graham a vivement réagi dans une publication Instagram. “Lève la main si toi aussi tu ne pensais pas que tu devrais changer tes propres couches”, lance-t-elle à ses abonnés. 

Un mouvement suivi en France

En France, de nombreuses femmes ont répondu sur les réseaux sociaux en partageant les difficultés de cette période : douleurs, pertes de sang, les difficultés pour s’asseoir, les brûlures au moment d’uriner, etc. “Si on parlait davantage de ces sujets, si on ne les invisibilisait pas de façon systématique, les mères se sentiraient moins isolées, moins démunies”, conclut Illana Weizman.