ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Automédication : la vente des médicaments sans ordonnance a baissé en 2019

Bilan

Automédication : la vente des médicaments sans ordonnance a baissé en 2019

Par Anaïs Col

L'automédication a perdu quelques supporters en 2019, puisque les ventes de médicaments sans ordonnance ont diminué de 4%. Explications.

MJ_Prototype/iStock
MOTS-CLÉS :

L'automédication a entamé un net recul en France en 2019 : les ventes de médicaments sans ordonnance ont diminué de 4% et généré une perte de 2,08 milliards d'euros, après une première baisse en 2018 (-4,6%), selon le baromètre de l'association française des fabricants du secteur (Afipa).

Un recul dû, selon l'Afipa, à certains changements réglementaires dans la délivrance de certains médicaments qui ne sont désormais accessibles qu'avec une ordonnance. C'est notamment le cas depuis juillet 2019 des médicaments à base de nifuroxazide, indiqués dans le traitement des diarrhées aiguës bénignes.

Les vitamines, l'automédication préférée des Français

Selon le baromètre, 63% des Français s'informent sur l'automédication dans leur entourage, 43% en consultant des sites internet spécialisés, 40% grâce aux brochures disponibles dans les pharmacies, 20% en regardant des documentaires en lien avec la santé et enfin, 15% grâce à la publicité. Les produits auxquels ils ont le plus recours sont les vitamines (56%), les médicaments non remboursés par la Sécurité sociale (53%), les compléments alimentaires (48%) qui par ailleurs enregistrent une croissance de 5,6% sur un an (988 millions d'euros), les produits de premiers secours (42%), la naturopathie (40%) ou encore les produits d'hygiène dentaire (36%).

Quarante-trois pour cent des personnes ayant recours à l'automédication vont se fournir à la pharmacie lors des premiers symptômes, 39% quelques jours après leur apparition, 8% lorsque les symptômes s'intensifient en attendant leur rendez-vous chez le médecin, 2% en complément d'un traitement prescrit et 1% une fois le traitement prescrit terminé. Il sont 61% à estimer devoir être informés des effets secondaires.

Dans 59% des cas, l'avis du pharmacien est essentiel dans le choix des produits lors de l'automédication, mais 47% savent ce qu'ils veulent lorsqu'ils entrent dans une officine. Un tiers des Français sont prêts à investir entre 10 et 19 euros par mois pour avoir recours à l'automédication. 

L'automédication avec prudence

L’automédication est le fait de se soigner grâce à des médicaments autorisés, accessibles sans ordonnance, sans avis médical. Bien qu'elle présente des avantages, cette pratique n'est pas à prendre à la légère. Lire les notices d'informations et respecter la posologie de chaque médicament demeure essentiel. En effet, des médicaments anti-rhume disponibles sans ordonnance comme Actifed, Humex, Fervex jour et nuit et Dolirhume, contiennent par exemple des vasoconstricteurs qui rétrécissent les vaisseaux sanguins et sont potentiellement dangereux pour certains malades. Et ce, même si les industriels mettent les moyens pour faire vendre leurs produits dits “sûrs” pour tous.

Enfin, si les symptômes persistent, il ne faut pas hésiter à consulter un médecin, car l'automédication peut dans certains cas, retarder le diagnostic d'une pathologie grave et sa prise en charge médicale. Soyez vigilant.