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Insuffisance cardiaque

La thérapie cellulaire pour réparer le coeur

Par Chloé Savellon

La thérapie cellulaire, qui consiste à injecter des cellules souches cardiaques pour les patients au coeur fragile a montré des résultats encourageants, mais est loin d'être révolutionnaire pour les patients concernés, souligne un cardiologue français, auteur d'une thèse consacrée au sujet. 

ThitareeSarmkasat/iStock

L’infarctus laisse des traces, y compris dans les cellules du cœur qui peuvent se retrouver fortement endommagées. Ces séquelles peuvent déformer le cœur et augmenter le risque d’insuffisance cardiaque. En dehors de la transplantation, envisagée dans les cas les plus graves, plusieurs techniques ont été mises au point pour réparer les cellules cardiaques altérées. 

Depuis les années 2000, des chercheurs étudient la piste d’injecter des cellules-souches dans le cœur. Cependant, en l’espace de vingt ans, peu de découvertes majeures ont été réalisées dans ce domaine, souligne le cardiologue Denis Angoulvant, qui exerce au CHU de Tours et qui a rédigé une thèse sur la thérapie cellulaire du cœur. “Il y a de très beaux résultats préliminaires, mais des résultats cliniques décevants, explique le médecin au Figaro. 

Une première expérience mondiale a été réalisée en 2000 par le professeur Philippe Menasché, chirurgie cardiaque à Hôpital européen Georges-Pompidou et pionnier de la thérapie cellulaire pour traiter l’insuffisance cardiaque, avec des greffes de cellules souches musculaire des humains. “Les cellules greffées n’avaient toutefois pas permis une régénération des cellules cardiaques”, note le docteur Angoulvant. 

Vers des “des cellules-médicaments” ?

Quatorze ans plus tard, une autre première mondiale a été obtenue en 2014, en collaboration avec l’équipe du professeur Jérôme Larghero (hôpital Saint-Louis, Paris), spécialisée dans les biothérapies. Elle consistait en l’implantation de cellules cardiaques dérivées de cellules souches embryonnaires humaines, qui a permis de traiter une patiente atteinte d’insuffisance cardiaque sévère. 

Depuis, peu de progrès ont été observés concernant l'amélioration des fonctions cardiaques chez les personnes étudiées, ce qui selon Denis Angoulvant, peut s'expliquer en partie par les traitements administrés : “Les patients reçoivent aussi des médicaments très efficaces, ce qui peut masquer l’impact de la thérapie cellulaire”, suppose-t-il. 

Aujourd'hui, les espoirs de la thérapie cellulaire du cœur se focalisent davantage dans l'effet protecteur de ces cellules-souches : “On travaille sur des cellules-médicaments qui fabriqueraient les molécules adaptées pour soigner tel ou tel cœur”, précise le professeur Angoulvant, faisant référence à un projet actuellement en phase expérimentale.