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Nutrition

Produits ultra-transformés : toujours trop d'additifs alimentaires

Malgré une baisse globale des additifs alimentaires dans les produits ultra-transformés ces huit dernières années, ces substances chimiques sont encore bien trop présentes, alerte un rapport de l'Anses paru le 20 novembre. 

Produits ultra-transformés : toujours trop d'additifs alimentaires Mizina/iStock




C’est bien connu, les aliments ultra-transformés sont mauvais pour la santé. Donnuts, charcuterie, plats préparés, gâteaux apéritif…tous ces produits ont subi plusieurs procédés de transformation potentiellement néfastes pour les humains. Outre leur forte teneur en sucre, l’une des principales raisons pour lesquels ils représentent un risque pour la santé sont les additifs alimentaires que les industriels mettent dedans pour leur donner de la texture, de la saveur et mieux les conserver. Et d’après une nouvelle étude de l’Anses, publiée le 20 novembre, si les additifs alimentaires de ces produits sont en baisse depuis huit ans, ils sont toujours trop présents. Selon le rapport de l’agence de sécurité alimentaire, trois quart des produits transformés contiennent toujours au moins un additif et 53% en contiennent au moins trois.    

Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs de l’Anses ont étudié 30 000 produits alimentaires entre 2008 et 2016. Sur cette période, 78% des produits analysés mentionnent au moins un additif sur leur liste d’ingrédients. 

“Les additifs alimentaires sont des substances ajoutées de façon intentionnelle aux aliments à diverses étapes de la production dans un but technologique. Leur utilisation est encadrée par la réglementation européenne (CE n° 1333/2008) qui établit la liste des additifs autorisés sur la base d’une évaluation des risques préalable, et définit notamment les conditions d’emploi. Cette règlementation prévoit que les Etats membres communiquent aux instances européennes les données dont ils disposent sur le recours aux additifs dans l’industrie agro-alimentaire”, expliquent les chercheurs.

Des compotes de plus en plus chimiques

Dans le détail, les additifs les plus courants sont “l’acide citrique (E330), utilisé notamment comme régulateur de l’acidité, qui est mentionné sur 23 % des produits ; les amidons modifiés, utilisés notamment comme épaississants, qui concerne 22 % des produits ; les lécithines (E322), utilisées notamment comme émulsifiants, présentes dans 17 % des produits”, note le rapport. 

Et si 53% des produits étudiés contiennent moins de trois additifs différents, 4% des produits en utilisent au moins dix. Il s’agit surtout des viennoiseries et desserts surgelés (16 %), de produits traiteurs frais (15 %) et de glaces et sorbets (12 %). 

Autre observation intéressante : parmi les 46 additifs les plus utilisés, quatre sont en augmentation sur la période étudiée : + 2 points pour les caroténoïdes employés comme colorants (E160a), + 1 point pour les carbonates de sodium (E500) utilisés comme poudre à lever, + 0,4 point pour les pectines (E440) qui servent notamment de gélifiant, + 0,3 point pour les anthocyanes (E 163) utilisés comme colorants. Les chercheurs ont également pu observer que le nombre de produits avec additif avait beaucoup augmenté pour les compotes (+ 10 points). 

Privilégier les produits frais

Toutefois, tout n’est pas si négatif puisque l’utilisation globale d’additifs dans les produits transformés a un petit peu diminué, ont remarqué les chercheurs. Ainsi, parmi les 20 catégories d’aliments pour lesquelles les données d’évolution sont disponibles, le nombre de produits sans additif augmente : il est passé de 13,7 à 18,3% des produits depuis le début des années 2010. On observe cette baisse dans tous les segments de marché et surtout dans les produits traiteurs frais.

“L’ensemble des données est rendu public afin de contribuer à l’évaluation des risques pour la santé et à l’amélioration continue de la qualité de l’offre alimentaire, en permettant de mieux caractériser les expositions aux additifs. Ces résultats pourront être ultérieurement enrichis avec les données d’évolution concernant d’autres catégories de produits et étendus au secteur de la confiserie, qui recourt notamment aux colorants. Enfin, il sera utile de suivre les alternatives utilisées par les industriels pour remplacer les additifs alimentaires, que ce soit par l’utilisation de nouveaux traitements technologiques, la diminution de la durée de conservation du produit, ou la substitution par d’autres substances”, concluent les chercheurs.

Mais en attendant, la meilleure solution reste encore d’éviter la consommation d’aliments ultra-transformés autant que possible. Si vous êtes accros aux desserts, privilégiez les produits frais. “Pourquoi ne pas prendre un yaourt avec un peu de miel ou de sucre plutôt qu’une glace, pourquoi ne pas faire une salade de fruits plutôt qu’un dessert ultra-transformé et pourquoi ne pas prendre du pain et du chocolat et faire du pain et du chocolat réunis plutôt qu’un pain au chocolat ? Ce sera plus sain, moins cher et ça sera moins source de surpoids”, conseille notamment le Dr Jacques Fricker, interrogé par Franceinfo.

Des risques cardiovasculaires plus importants  

Les aliments ultra-transformés sont régulièrement épinglés par la science. Il a été prouvé de nombreuses fois qu’en assimilant trop vite ces produits, notre organisme augmentait la production d’insuline. Or, une insuline trop importante favorise la survenue de cancers, de maladies cardiovasculaires et de l’obésité.

En mai, des travaux parus dans la revue Cell Metabolism ont d’ailleurs permis d’observer que les personnes soumises à un régime ultra-transformé mangeaient plus de calories, ce qui impliquait une prise de poids et de graisse. Le même mois, deux études simultanément publiées dans le British Medical Journal (BMJ) ont quant à elles montré que l’abus des produits ultra-transformés augmentait le risque de décès par maladies cardiovasculaires, en particulier de maladies coronariennes et cérébro-vasculaires.

 

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