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Requête en justice

Rythmes scolaires : pourquoi les parents protestent

Par la rédaction

A Paris, des parents d'élèves attaquent en justice le maire qui a instauré dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires la semaine de 4,5 jours. Une réforme critiquée sur les modalités.

FRED SCHEIBER/20 MINUTES/SIPA
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Les ryhtmes scolaires pour enfants devant la justice ! Le site FranceTVinfo révèle en effet aujourd'hui qu'à Paris, des parents d'élèves attaquent en justice le maire de la capitale, Bertrand Delanoë, sur la réforme des rythmes scolaires qui prévoit le retour à la semaine de 4,5 jours à la rentrée prochaine. Il s'agit de l'association des parents d'élèves de l'école primaire Chernoviz et de la maternelle Passy (16e), le plus grand groupe scolaire de Paris qui a déposé une requête en référé. Cette procédure d'urgence sera examinée le 9 juillet par le tribunal administratif.


Parmi les points dénoncés par l'association, le seuil d'encadrement des animateurs dans le cadre des temps périscolaires qui devrait baisser pour alléger le poids financier de la réforme. En outre, le nouvel emploi du temps des élèves planifie deux journées à six heures, alors que celles-ci devaient se limiter à 5h30, dénoncent les parents.
Dernier point de désaccord, celui des agents spécialisés des écoles maternelles qui pourraient animer des ateliers périscolaires alors que le décret définissant leur statut se limitait à de l'assistance du personnel enseignant.

Comme les précédentes, la réforme des ryhtmes scolaires défendue par Vincent Peillon a agité à l'automne le monde de l'éducation. Si, sur le fond, les spécialistes approuvent la semaine de 4,5 jours, le manque de moyens pour la mettre en oeuvre a souvent été dénoncé.


« La semaine de 4 jours  était une aberration pour tous les chronobiologistes », reconnaissait en janvier dernier l'une d'elles, Claire Leconte. Interrogée par pourquoidocteur, cette chercheuse en chronobiologie pointait nénamoins les vices cachés de cette réforme. « On ne réduit pas fondamentalement la journée, on revient juste à ce qui se faisait avant 2008. C’est un schéma rigide de 9 demi-journées qui est imposé alors qu’il va à l’encontre d’expérimentations que nous menons depuis 16 ans. Quand on sait à quel point ces projets donnent des résultats sur le bien-être et les apprentissages des enfants, sur la qualité de vie professionnelle des enseignants et sur l’ouverture de l’école aux parents, j’avoue ne pas comprendre ce qu’on attend pour les développer ailleurs », 


Mais pour Claire Leconte, l'argument du manque de moyens souvent avancé par les municipalités ne tient pas. Elle estime que c'est plus une question de choix politiques des municipalités. « Je pense vraiment que si ce travail de recensement des activités déjà existantes était fait, le problème des moyens se trouverait déjà grandement résolu. A défaut, on va se contenter de trouver comment occuper les enfants pendant ¾ d’heure en fin de journée surveillés par des gens peu investis. Il y aura déjà le temps de la récré, celui du goûter, bref au maximum, une demi-heure vraiment consacrée à l’activité. Alors que quand on y consacre une après-midi entière, on peut par exemple emmener les enfants visiter le tribunal et rencontrer un procureur ou un avocat, ce qui donne du sens à l’activité. Mais ça n’est possible que si on a du temps pour le faire », concluait-elle.