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Santé publique

L'Inde interdit à son tour la e-cigarette

Par Taruni Gandhi

L'Inde vient d'interdire la cigarette électronique. Une décision radicale qui fait suite à d'autres interdictions prises aux Etats-Unis après la multiplication de cas de pneumopathies qui seraient liés au vapotage. En France, l'agence Santé Publique France envisagerait de mettre en place un dispositif de surveillance des pneumopathies en lien avec la e-cigarette.

LDprod/iStock

La décision prise par l'état de New-York aux Etats-unis fait école : mercredi 18 septembre, Nirmala Sitharaman, ministre des Finances de l'Union indienne, a annoncé l'interdiction de la cigarette électronique dans tout le pays après les recommandations du ICMR (Indian Council of Medical Research).

Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue à Delhi, Nirmala Sitharaman a souligné que la décision avait été prise en raison de l'impact des e-cigarettes sur les jeunes. Elle a fait valoir que l'Inde avait interdit la production, l'importation ou l'exportation, le transport, le stockage et la vente de cigarettes électroniques. 

Amendes et peines de prison

Le gouvernement indien a précisé sur son compte Twitter que cette mesure "améliorera la politique de lutte antitabac, donnant de meilleurs résultats en termes de santé publique ". Toute infraction à cette nouvelle réglementation - qui concerne la distribution et n'évoque pas l'usage même des cigarettes électroniques - est punissable d'un an de prison et/ou de 100.000 roupies (environ 1 300 euros) d'amende, puis jusqu'à trois ans et/ou 500.000 roupies (6 500 euros) en cas de récidive.

"Bien que cela pose un problème évident pour les fabricants et les distributeurs, la santé publique est plus importante que toute autre entreprise ", déclare Abhishek Tiwana, vendeur de cigarettes électroniques de Delhi. Un utilisateur actif, Sindhiya, 27 ans, de l'Université de Panjab, Chandigarh, réplique en revanche : "Regardez, nous sommes adultes et ceci est notre corps, nous savons ce qui est bien ou mal pour nous. Je ne dis pas qu'il est bon de fumer, mais si cela me détend, alors pourquoi le gouvernement l'interdit?". "Je veux arrêter de fumer, c'est pourquoi je suis passé à la cigarette électronique, à partir de maintenant, le gouvernement l'a interdite, je dois trouver un autre moyen de sortir de cette dépendance", raconte un autre utilisateur de 47 ans, Mukesh Kumar, homme d'affaires. 

"Incontestablement nocif" pour l'OMS

Considérées comme "indéniablement nocives" dans un récent rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les cigarettes électroniques ont récemment fait l'objet d'un resserrement réglementaire dans le monde, en particulier aux États-Unis. L'Indian Council of Medical Research (ICMR) avait fortement recommandé l'interdiction complète des cigarettes électroniques et autres systèmes électroniques d'administration de nicotine (ENDS) en déclarant qu'ils " affectent presque tous les systèmes du corps humain, de l'utérus à la tombe". 

L'organisme de recherche médicale a également publié un livre blanc sur le système électronique de distribution de nicotine (ENDS) à la veille de la Journée mondiale sans tabac. "La consommation de tabac est dangereuse d'une façon ou d'une autre. À l'heure actuelle, la commercialisation d'un produit comme le SPADN ou les cigarettes électroniques, c'est comme si l'on poussait bien les jeunes à mourir", a ajouté l'ICMR en estimant que les e-cigarettes agissaient comme "une porte ouverte à une nouvelle dépendance au tabac".

En France, vers un dispositif de signalement des pneumopathies

En France, selon le quotidien Le Parisien, l'agence Santé Publique France s'apprêterait à mettre en place un dispositif de signalement des cas de pneumopathies sévères survenus chez les utilisateurs de dispositifs de vapotage. Un tel dispositif pourrait permettre de décrite les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et toxicologiques d'éventuels cas de pneumopathies observés et d'identifier leurs causes.