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Fillettes et seniors

Maladie de Lyme : les femmes blanches et aisées plus à risque

Par Raphaëlle de Tappie

D'après une nouvelle étude britannique, les femmes blanches et aisées sont plus susceptibles de contracter la maladie de Lyme. Les fillettes et les femmes âgées de 61 à 65 ans sont également plus à risque. 

gabort71/iStock

Alors que Santé publique France et le Réseau Sentinelles ont annoncé en juillet "une augmentation significative" du nombre de nouveaux cas de maladie de Lyme "diagnostiqués en médecine générale" en France entre 2017 et 2018, des chercheurs britanniques se sont intéressés aux populations les plus à risque. D’après leur étude parue jeudi 15 août dans la revue BMC Public Health, les femmes blanches et aisées sont plus susceptibles d’être touchées par cette infection bactérienne qui survient après une morsure de tique (toutes ne sont pas porteuses de la maladie). Tout comme les fillettes et les femmes âgées de 61 à 65 ans.

Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs du National Institute for Health Research de Londres ont analysé 2 361 patients admis à l’hôpital pour Lyme en Angleterre et au Pays de Galle, entre 1998 et 2015. Ils ont ainsi remarqué que 60% de ces malades étaient des femmes. Parmi elles, les plus touchées avaient six à dix ans ou 61 à 65 ans. Ils ont également pu observer que 95% des personnes concernées étaient caucasiennes. Enfin, le sud-ouest de l’Angleterre, surtout habité par des personnes riches, a enregistré le plus grand nombre de cas au cours de la période étudiée, notent les chercheurs.

Selon ces derniers, ces résultats pourraient s’expliquer car les femmes blanches et aisées sont plus susceptibles de vivre près de bois ou de champs infestés de tiques et également plus ouvertes pour se rendre chez le médecin que les hommes. Quant aux âges des populations les plus touchées, ils pourraient se justifier car les activités de loisir, plus développés chez les enfants et les seniors, entraînent une exposition plus importantes aux tiques, les adultes plus jeunes passant plus de temps en intérieur, notamment au bureau.

Des raisons "socioculturelles et comportementales"

"L’association apparente entre l’origine ethnique et la borréliose de Lyme est probablement due à des raisons socioculturelles et comportementales", analysent donc les chercheurs. "Par exemple, le fait de vivre dans une zone où les tiques vectrices de la maladie ont plus de chances d’abonder", détaillent-ils, s’inquiétant de l’augmentation du nombre de cas au Royaume-Uni.

En France, plus de 67 000 cas ont été diagnostiqués dans l’Hexagone en 2018, contre 45 000 l’année d’avant, selon le ministère de la Santé. "Des conditions climatiques favorables au développement des tiques et la sensibilisation des professionnels de santé au diagnostic de cette maladie pourraient expliquer cette augmentation", expliquait le ministère dans un communiqué paru il y a quelques semaines.

Ainsi, le gouvernement rappelait l’importance des précautions à prendre avant des activités dans la nature : porter des vêtements longs et clairs (afin de mieux les distinguer), un chapeau, coincer son pantalon dans ses chaussettes, utiliser des produits répulsifs recommandés contre les tiques et inspecter toute la famille une fois à la maison, y compris les animaux de compagnie que l’on emmène en promenade.

Une maladie difficile à diagnostiquer

A l’heure actuelle, la maladie de Lyme est assez difficile à diagnostiquer. Elle peut apparaître dans les 30 jours après la piqûre, d’abord sous forme d’une plaque rouge et ronde qui s’étend en cercle à partir de la zone de piqûre. La lésion de la peau peut s'accompagner de douleurs musculaires et articulaires, ou encore de fièvre. Traitée tôt, elle peut disparaître en quelques semaines ou quelques mois. En attendant, les symptômes sont multiples : douleurs articulaires, tremblements et troubles neurologiques, perte de mémoire, état dépressif.

Si l’évolution vers la phase secondaire n’est pas systématique en l'absence de traitement, cela aggrave toutefois le pronostic. Ainsi, l'infection peut devenir chronique et se diffuser de la peau à tout l’organisme. Elle entraînera alors des complications graves pouvant toucher plusieurs organes (articulations, cerveau, cœur...). "Des mois à des années après l’infection peuvent apparaître des manifestations tertiaires, de type articulaire, cutané, neurologique, musculaire, ou cardiaque", rappelle le ministère de la Santé.