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Drogues "festives"

Alerte sur les dangers des ballons hilarants

Par Thierry Borsa

Des jeunes sont de plus en plus nombreux à partager leurs fous-rires sur les réseaux sociaux. Des moments d'hilarité provoqués par l'inhalation de protoxyde d'azote dont ils remplissent des ballons de baudruche. Le produit est en vente libre, mais il est loin d'être inoffensif. 

Deagreez/iStock

Un million de personnes qui suivent sur les réseaux sociaux une candidate d'un jeu de télé-réalité ont pu, le 21 juillet, voir leur "idole" aspirer le contenu d'un ballon de baudruche avant de manifester un spectaculaire état d'hilarité. Un type de comportement de plus en plus fréquemment partagé sur ces réseaux qui ont rendu très populaires ces "ballons hilarants". Le produit à l'origine de ces fous-rires: le protoxyde d'azote, un gaz propulseur vendu librement en cartouches qui sert à alimenter les bonbonnes de crème chantilly ou d'air sec pour les ordinateurs.

Le parfait compagnon de soirées festives

Transféré dans un ballon de baudruche puis aspiré par la bouche, le protoxyde d'azote est devenu le parfait compagnon de beaucoup de soirées festives: il procure une euphorie comparable à l'ivresse due à l'alcool, souvent accompagnée de rires incontrôlables et d'effets sur la vue et l'audition. Il est ainsi devenu un des trois produits psychoactifs les plus consommés par les étudiants français derrière le cannabis et le poppers (une autre substance euphorisante).

Seul problème: le protoxyde d'azote, bien qu'en vente libre, est loin d'être inoffensif. La liste de ses effets secondaires possibles a été dressée suer le site gouvernemental Drogue Info Service ... et elle est impressionnante: nausées, vomissements, maux de tête, crampes abdominales, diarrhées, somnolence, acouphènes ... mais surtout brûlures des lèvres, du nez ou des cordes vocales à cause du froid puisque ce gaz est conditionné à température très basse, altération des réflexes de déglutition, perte de connaissance.

Alerte sur les effets à long terme

Et ce n'est pas tout. Le site du gouvernement alerte aussi sur les effets à plus long terme de l'usage régulier de ce gaz hilarant: pertes de mémoire, trouble de l'humeur et paranoïa, troubles de l'érection, hallucinations, troubles cardiaques et de la tension artérielle. A forte doses, la consommation de protoxyde d'azote peut entraîner une carence en vitamine B 12 et des troubles neurologiques.

Le surdosage se manifeste par des troubles moteurs, des convulsions et une possible détresse respiratoire pouvant provoquer la mort.

Heureusement, le potentiel addictif de ce produit, s'il reste discuté, semble réduit et les effets du "sevrage" assez limités : anxiété, douleurs abdominales et tremblements. Mais le site Drogue Info Service souligne que la facilité d'accès à ce produit et son faible coût peuvent "inciter à renouveler fréquemment les prises et conduire à une consommation excessive".