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Bactérie mangeuse de chair

Traitée pour une amygdalite, elle est en réalité atteinte d’une infection nécrosante

Par Charlotte Arce

Une Londonienne qui se plaignait de maux de gorge a été victime d’une terrible errance de diagnostic. D’abord traitée pour une amygdalite, elle était en fait atteinte d’une infection "mangeuse de chair".

Stacey Raymond n’est pas passée loin de la mort. Pourtant, en mars dernier, lorsqu’elle consulte son médecin généraliste pour un banal mal de gorge, cette Londonienne de 32 ans était loin d’imaginer le mal dont elle souffrait.

D’abord traitée par son médecin habituel avec des antibiotiques pour une banale amygdalite – une inflammation des amygdales -, la jeune femme finit par consulter un autre praticien lorsqu’elle constate qu’après des jours de traitement, manger et boire est devenu trop douloureux. Ce nouveau docteur soupçonne un abcès péri-amygdalien et lui conseille alors de se rendre rapidement aux urgences.

Sur place, Stacey Raymond reçoit par intraveineuse des antibiotiques et des analgésiques, mais son état de santé continue à se détériorer. "Les rougeurs présentes sur ma peau ont commencé à se déplacer de mon cou vers mon bras gauche", raconte la jeune femme au Daily Mail. "On m’a fait passer un scanner qui a montré une migration du pus vers mon bras. Ils ont aussi découvert qu’il y avait du liquide dans un de mes poumons."

Une bactérie nécrosante

À ce stade, les médecins revoient leur diagnostic et pensent à un abcès parapharyngé, qui se produit plus profondément dans la région du cou et entre les muscles. "Le personnel a pris conscience de la gravité de la maladie et j'ai été transféré dans un autre hôpital avec une équipe d'experts en cardiothoracique", se rappelle Stacey Raymond, qui est alors opérée.

"Ils ont vidé l'abcès et quand je me suis réveillé le lendemain matin, je me sentais tellement mieux. La douleur a disparu et je me suis senti comme avant. Nous pensions que ce serait la fin et que cela avait été résolu."

Mais très vite, son état empire à nouveau. La rougeur au niveau de son continue de s’étendre et les médecins constatent que du pus s’écoule d’une petite incision à la gorge réalisée la nuit précédente lors de l’intervention chirurgicale.

"La bactérie était devenue nécrosante et détruisait rapidement mes tissus et mes muscles", raconte la jeune femme, qui a été maintenue sous sédation et intubée, avant d’être à nouveau opérée.

Une lourde intervention chirurgicale

Cette nouvelle opération, d’une durée de 4 heures, a permis de drainer le pus qui s’était accumulé depuis la première intervention. Mais Stacey Raymond n’a pas été immédiatement sortie d’affaire pour autant, car les chirurgiens craignaient que l’infection nécrosante se propage vers le cœur.

Sa femme et sa famille ont alors été prévenues que son taux de survie serait quasi-nul si l’infection atteignait la région cardiaque.

Heureusement, ce triste scénario ne s’est pas produit. Après avoir passé 16 jours aux soins intensifs, la jeune femme a été transférée dans une salle privée où elle a passé 32 jours avec la plaie ouverte sur le cou afin de pouvoir l'observer et s'assurer que l'infection avait disparu. La trentenaire a subi une greffe de peau, prélevée de sa cuisse droite, pour remplacer la peau nécrosée de son cou.

Le 7 mai, Mme Raymond subit une greffe de peau, une peau prélevée sur sa cuisse droite. Aujourd’hui, elle est tirée d’affaire, même si elle a encore du mal à bouger la nuque. Ce qui ne l’empêche pas de mesurer sa chance. "Je vois tout de manière plus positive et même si cela semble fou, cette expérience traumatisante est la meilleure chose qui me soit arrivée et je suis une meilleure personne pour cette raison. Cela m'a appris à quel point je suis forte et à quel point je suis aimée et soutenue."