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Risque de dépendance

Décontractyl : le médicament contre les contractures musculaires retiré de la vente

Par Charlotte Arce

À partir du 28 juin, il ne sera plus possible de se faire prescrire du Décontractyl, utilisé pour soulager les contractures musculaires. En cause : un risque de dépendance lié à un mésusage du médicament.

MJ_Prototype/iStock

Dès la semaine prochaine, il ne sera plus possible de se faire prescrire du Décontractyl ou de trouver de médicament en officine.

Dans un communiqué daté de vendredi, l’Agence du médicament (ANSM) a déclaré retiré l’autorisation de mise sur le marché de ce médicament à base de méphénésine (substance active) et prescrit pour soulager les douleurs liées aux contractures musculaires.

Les deux versions du médicament sont concernées : le Décontractyl 500 mg en comprimé, qui est indiqué chez l’adulte dans le traitement d’appoint des contractures musculaires douloureuses et le Décontractyl baume, indiqué dans le traitement local d’appoint des douleurs d’origine musculaire de l’adulte.

Un rapport bénéfice/risque défavorable

En cause, selon l’ANSM : la déclaration de plusieurs cas d’effets indésirables.

Dans le cas des comprimés enrobés, il s’agit de "cas d’abus et de dépendance" observés ces dernières années, ainsi que du signalement de "malaises, de sensations vertigineuses et de réactions anaphylactiques".

Le Décontractyl Baume est aussi concerné, avec la mention de "a été observée ces dernières années. Par ailleurs, des malaises, des sensations vertigineuses et des réactions anaphylactiques ont été signalés".

Concernant Décontractyl Baume, des sensations de brûlures et érythèmes ont été rapportées, notamment chez des enfants par transfert peau à peau du médicament appliqué chez l’adulte.

Jugeant "défavorable" le "rapport bénéfice/risque de ces médicaments" à base de méphénésine, l’ANSM conseille de "ne plus utiliser le médicament" et "demande dès à présent aux médecins de ne plus prescrire ces médicaments et aux pharmaciens de ne plus les dispenser".

L’agence sanitaire rappelle par ailleurs que l’arrêt du traitement par Décontractyl ne présente pas de risque et que "des alternatives thérapeutiques, médicamenteuses ou non, sont disponibles".

Des cas d’abus et de dépendance observés depuis 2013

En février dernier, la revue Prescrire mettait en garde contre l’usage du Décontractyl, rappelant que ce décontractant musculaire provoquait des somnolences, des nausées, des vomissements, des réactions allergiques graves et une dépendance. Des effets indésirables dus à la méphénésine, le principe actif du médicament.

Déjà en 2013, elle écrivait que l’utilité clinique de la méphénésine était "mal évaluée et limitée, avec des effets sédatifs connus depuis longtemps". "En France, au cours des années 2010, une augmentation des cas d'abus et de dépendance à la méphénésine a été observée. (...) Les patients décrivent les effets recherchés comme des effets sédatifs, euphorisants et 'planants', ou un soulagement d'une douleur physique ou psychologique. Dans trois cas, le sevrage a été suivi de symptômes de sevrage tels des tremblements, de l'anxiété et de l'agressivité."