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Prévention

Maladie de Lyme : comment se protéger des morsures de tiques ?

Par Anaïs Col

Les tiques font leur grand retour en ce début de printemps. Comment éviter leurs morsures qui peuvent être vectrices de la maladie de Lyme ?

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Comme chaque année, l'arrivée des beaux jours encouragent les tiques à sortir de leur cachette. Vectrices de la maladie de Lyme lorsqu'elles sont infectées par la bactérie Borrelia burgdorferi - elles ne le sont pas toutes, les tiques la transmettent lors d'une morsure à un promeneur ou à un animal. Savoir se protéger de ces petits nuisibles et agir rapidement en cas de morsure est donc essentiel.

Qu'est-ce que la maladie de Lyme ?

Pour commencer, la maladie de Lyme est une maladie infectieuse et bactérienne transmise, comme nous vous l'expliquions plus haut, par la morsure d'une tique infectée. Elle se manifeste au bout de 7 à 14 jours par une réaction cutanée (une plaque rouge) à l'endroit même de la morsure qui peut s'accompagner de douleurs musculaires, articulaires, ou encore de fièvre. La plaque va ensuite s’étendre, parallèlement à la guérison du centre de la plaque, ce qui va faire apparaître une sorte d’anneau en extension, ou de cocarde, appelé "érythème chronique migrant". 

Source : anakopa/istock

En l’absence de traitement, l’évolution vers la phase secondaire n’est pas systématique, mais aggrave le pronostic : l'infection peut devenir chronique et se diffuser de la peau à tout l’organisme. Elle donnera alors des complications graves qui peuvent toucher plusieurs organes (articulations, cerveau, cœur...). "Des mois à des années après l’infection peuvent apparaître des manifestations tertiaires, de type articulaire, cutané, neurologique, musculaire, ou cardiaque", rappelle le ministère de la Santé. "Les symptômes sont multiples : douleurs articulaires, tremblements et troubles neurologiques - perte de mémoire, état dépressif", expliquait récemment Eric Oden à France 3 Nouvelle-Aquitaine. 

Comment éviter les morsures ?

Il est important de se protéger contre les morsures de tiques, notamment en portant des vêtements clairs afin de les distinguer plus aisément sur le tissu, des chaussures fermées, de se couvrir la tête et de glisser son pantalon dans ses chaussettes. Attention aux hautes herbes, où elles s'installent pour être à hauteur des promeneurs et sauter sur leur proie dès qu'elles sont à bonne distance. Restez donc sur les chemins dégagés lors de vos promenades en forêt, évitez de vous aventurer en dehors des sentiers. N'oubliez pas d'inspecter attentivement chaque personne après une balade à risque, de même que les animaux de compagnie.

Les tiques peuvent aussi proliférer dans votre jardin si la hauteur des herbes le leur permet. Mieux il sera entretenu, moins vous aurez de risque d'en trouver. 22 % des signalements réalisés par les citoyens via l’application Signalement-Tique concernent des morsures dans des jardins"Les 5-9 ans constituent une nouvelle cible : les habitations récemment construites à proximité des forêts induisent un risque inédit pour ces enfants non avertis et qui, devenant autonomes pour la toilette, échappent à l’inspection quotidienne de leurs parents", explique Sandrine Capizzi, parasitologue à la faculté de Nancy, sur le site The Conversation

Que faire en cas de morsure ?

Si vous avez été mordu, il est urgent de retirer rapidement la tique, si possible dans les 12 à 36 heures qui suivent la morsure. Un tire-tique (vendu en pharmacie) est indispensable pour la retirer en la saisissant dans le sens de l'axe de son corps (afin de retirer le corps entier et de ne pas laisser la tête) et en la faisant pivoter dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. "Des données expérimentales européennes et cliniques ont montré que le risque de transmission de la borréliose est réel dès 24 heures d’attachement. Il est maximal à partir de 72 heures de fixation de la tique", précise Sandrine Capizzi. D'où l'importance d'agir vite. 

Source : andriano_cz/istock

80% de ceux qui pensent l'avoir, n'ont pas la maladie de Lyme

En septembre dernier, une étude dirigée par le Professeur Éric Caumes tirait la sonnette d’alarme sur les problèmes de sur-diagnostic de la maladie de Lyme. Près de 80% des traitements antibiotiques prescrits seraient en effet totalement inutiles. "Les patients arrivaient dans mon bureau avec des prescriptions d’antibiotiques qui durent depuis plusieurs années avec zéro bénéfice et beaucoup d’effets indésirables. C’était du grand n’importe quoi. Il y en avait même un qui avait une ordonnance avec 24 médicaments à prendre par jour", nous expliquait-il dans une interview

Il avait ainsi découvert que seulement 9,6% de ses patients avaient bien la maladie de Lyme. Les autres souffraient de maladies rhumatologiques ou musculaires (19%), de maladies neurologiques (15,2%) ou d’autres maladies (33,7%) dont un nombre non négligeable de syndrome d’apnée du sommeil. Deux avis médicaux valent mieux qu'un.