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Syndrome post-traumatique

Chagrin d’amour : la pilule miracle pour le soigner est le propranolol

Par Mégane Fleury

Depuis les années 2000, le propranolol, un médicament pour le cœur, est utilisé pour soigner le stress post-traumatique au cours des psychothérapies. D’après un médecin canadien, il pourrait diminuer l’impact émotionnel d’une rupture amoureuse traumatisante. 

Mykola Sosiukin/istock

Une pilule miracle pour réparer les cœurs brisés : l’idée peut paraître loufoque mais elle est bien réelle. Utilisé au départ pour soigner les problèmes de cœur, le propranolol est prescrit depuis les années 2000 pour mettre en place les psychothérapies du stress post-traumatique (SPT).

D’après le chercheur canadien Alain Brunet, le propranolol serait aussi capable de simplifier les psychothérapies et de soulager le traumatisme associé à une rupture amoureuse.

Un bêta-bloquant capable d’atténuer la douleur d’un souvenir  

Le propranolol est un médicament dit "bêta-bloquant", il est capable de réduire la fréquence cardiaque et la pression artérielle. Ce traitement est traditionnellement utilisé pour soigner les pathologies cardiaques, ainsi que les migraines. Dans les années 2000, des chercheurs réalisent que ce médicament a un intérêt dans le traitement du stress post-traumatique.Il a notamment été utilisé pour les psychothérapies mises en place après les attentats de Paris en 2015.

Le médecin canadien Alain Brunet va y consacrer une grande partie de ses recherches. Il créé une méthode basée sur l’utilisation de ce bêta-bloquant associée à une thérapie réalisée par un psychiatre ou un psychologue. Lors d’une séance, le patient prend le médicament puis va écrire ou raconter son souvenir traumatique, puis une heure plus tard, il est replongé dans ce souvenir.

Entre temps, le médicament a eu le temps d’agir, le patient est moins stressé, et le souvenir peut être maîtrisé : celui-ci passe de la mémoire de court terme à celle de long terme. Au fur et à mesure des séances, la douleur associée diminue. Cette technique a été l’objet d’un essai clinique après les attentats du 13 novembre au sein de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris.

Des médecins formés en France

Alain Brunet souhaite désormais appliquer cette technique aux ruptures amoureuses qui restent très douloureuses. Dans son interview au Parisien, il explique : "le chagrin d’amour, cela a l’air léger. Et pour cause, il ne présente pas de menace vitale. Mais si certaines personnes réagissent bien, pour d’autres, le sol se dérobe sous leurs pieds. Il peut alors engendrer un trouble de l’adaptation, au même titre que le stress post-traumatique".

Selon le médecin, les patients concernés seraient ceux qui ressentent des envies frénétiques de pleurer, des nausées voire de la détresse. Comme dans le cas du syndrome post-traumatique, le médicament doit être utilisé dans le cadre d’un suivi psychiatrique ou psychologique. D’après Le Parisien, des médecins français sont formés à la prescription de ce médicament depuis le mois de janvier.