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Faux médicaments

Anxiété : du faux Xanax fait des ravages au Royaume-Uni

Par Mégane Fleury

De plus en plus de jeunes achètent des copies de cet anxiolytique sur internet. En Ecosse, le nombre de décès dus à ce type de médicaments a été multiplié par 4 en un an. 

Moussa81/iStock

Le Xanax serait devenu cool : de plus en plus de jeunes britanniques en consomment des versions copiées, achetées sur internet. Les autorités de santé s’inquiètent face aux nombres croissant d’hospitalisations constaté ces derniers mois. 

Le Royaume-Uni, deuxième plus gros consommateur 

En Irlande du Nord, un médecin légiste, Joe McCrisken déclare chaque semaine un décès lié à l’alprazolam, la molécule active du Xanax. Dans un article de la BBC, il explique que la plupart de ces morts seraient due à des fausses versions du médicament, souvent achetées sur internet. D’après le Guardian, un cinquième du Xanax vendu sur le "darknet", le marché noir d’internet, est destiné au Royaume-Uni, ce qui en fait le plus gros consommateur juste derrière les Etats-Unis.

Il n’est pas possible de se procurer ce médicament dans le système de santé publique britannique, seuls des médecins privés peuvent le prescrire. Sur internet, les pilules sont vendues pour un euro, sans avoir besoin d’ordonnance. Cela permet à tous d’avoir accès à ces comprimés, quelque soit l’âge : l’an dernier, la BBC constatait que des jeunes de 11 ans étaient soignés pour des addictions au Xanax.

Paul, 20 ans, explique à la radio britannique, qu’il a commencé à prendre du faux Xanax à l’âge de 17 ans. Un ami lui en a proposé pour soulager son anxiété. Au début, il se sentait mieux, plus heureux, puis tout a changé : "j’ai commencé à me battre avec ma famille, j’ai essayé de poignarder ma mère, j’étais prêt à m’attaquer à mon père", confie le jeune homme. Après des crises de violence et des idées suicidaires, il s’est fait soigner. 

Une multiplication du nombre de morts 

Les professionnels de santé s’inquiètent face à la hausse du nombre de morts associés à l’alprazolam : d’un décès en Irlande du Nord en 2015, le nombre est passé à 26 en 2017. Selon le médecin légiste irlandais, le chiffre pourrait atteindre 50 pour l’année 2018. "Cela montre que ce n’est pas une crise émergente, mais une escalade, souligne Joe McCrisken. C’est une question de santé publique très concrète". En Ecosse, le nombre de décès liés au Xanax et à ses contrefaçons a été multiplié par 4 entre 2016 et 2017.